vendredi 14 juin 2019

Vendredi 08 décembre 2017


Il y a onze ans, quand j’ai commencé à sortir avec celui qui allait devenir mon mari, j’étais une véritable loque. Timide, renfermée, asociale, avec un manque total d’estime de moi.
Il a je ne sais comment réussi à me faire prendre confiance en moi, par petites touches sur des petites choses.
Le truc c’est qu’il sait que je suis capable. Il n’a jamais douté que j’étais capable. Il voyait mes blessures, ma fragilité, mais il ne m’a jamais culpabilisée d’être si fragile. Il me porte tout en me poussant vers le haut pour que j’apprenne à faire les choses seule.
Onze ans plus tard, il y a encore des choses que je suis incapable de faire sans lui. Je me dis toujours « si je suis seule, et que quelque chose se passe mal, je ne saurais pas quoi faire », alors que quand il est là je ne crains rien, je me dis qu’il saura quoi faire. Et lui me dit toujours « j’étais là mais tu l’as fait toute seule », « tu sais le faire », « tu vas y arriver ».
Les aléas de la vie m’obligent à prendre de plus en plus de responsabilités et à faire de plus en plus de choses toute seule comme une grande.
J’ai bientôt 37 ans et toujours l’impression d’avoir 15 ans dans ma tête, comme si j’avais cessé de grandir.
J’observe les adultes avec leurs responsabilités et tout leur semble si simple. Bien sûr, tout cela n’est sans doute que façade, nous avons tous nos faiblesses, et ce n’est pas parce qu’ils donnent l’impression d’y arriver avec facilité que c’est la réalité.
Mais j’observe, et je les envie. Ils n’ont pas en eux un enfant de 2 ans qui peut ressurgir sous le coup du stress, que je dois cacher pour éviter les moqueries, les remarques.
Ils n’ont sans doute pas l’impression de s’être arrêté de vivre à 15 ans comme moi.
Ils n’ont pas de crises de panique au milieu de la foule, avec la sensation que « sale » est écrit sur mon front, ce besoin de protéger mon corps des éventuels assauts, et parfois la sensation que quelque chose fouille encore à l’intérieur de moi, et le besoin de serrer les cuisses pour ne plus sentir cette chose, le besoin de prendre l’air, penser à autre chose, fumer une clope.

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