vendredi 28 mai 2021

Vendredi 28 mai 2021

Les agresseurs salissent leurs victimes par leurs mots, pour éviter d’avoir à admettre ce qu’ils ont fait.

Il faut préserver les apparences, à tout prix, et c’est encore la victime qui paie…

 

Alors, en plus d’avoir parlé et d’avoir à porter le poids de ce que nous avons vécu, en plus de cette image sale que nous avons de nous, il nous faudrait porter le poids de leurs mots, la manière dont ils nous décrivent, et le regard des autres sur nous.

 

C’est trop.

C’est beaucoup trop.

 

Il faut apprendre à lâcher prise.

 

Quels que soient les mensonges qui sont dits sur nous, et quelle que soit l’image que les autres auront de nous, il faut garder à l’esprit que nous avons la vérité, nous savons ce que nous valons, et nous savons ce que nous sommes.

 

Non, tu n’es pas folle. Ni hystérique.

Non, tu n’as jamais désiré ce que l’on a t’a fait, tu ne l’as pas même cherché.

Non, tu n’es pas manipulatrice, et tu ne cherches pas à te venger.

 

Tu cherches à établir la vérité, tu cherches la paix et à te réparer.

 

Et pour avoir la paix que tu cherches, tu vas devoir apprendre à laisser aller… Laisser parler les gens, les laisser penser ce qu’ils veulent.

L’image qu’ils se font de nous est forcément tronquée, elle le sera toujours.

 

Et puis il y a des gens qui ne souhaitent pas entendre la vérité, qui ne souhaitent pas la voir, qui préféreront se laisser bercer par de doux mensonges.

 

On ne peut pas changer ça.

 

Essayer d’imposer la vérité, essayer de changer notre image, c’est dépenser trop d’énergie.

Au bout d’un moment, il faut savoir se replier sur soi-même, s’écouter, se reposer, vivre aussi.

 

Il faut savoir se séparer : C’est ton histoire, tu as parlé. Laisse l’histoire vivre sa vie.

Elle ne t’appartient plus.

 

L’histoire prend son envol, et toi aussi. Mais chacun sur des chemins séparés.

 

C’est aux autres de savoir ce qu’ils feront de tout ça. C’est à eux de prendre la suite, et leurs responsabilités.

 

Toi, tu as pris les tiennes, et tu mérites bien un peu de repos.

 

 

samedi 1 mai 2021

Samedi 1er mai 2021

 

Tout ce qui est à mon sujet se rapporte à ça.

N’importe quelle question du passé ou du présent me ramène à ça.

Je suis capable de bien d’autres choses, peut-être, et pourtant ma vie semble ne se résumer qu’à ça.

 

Pourquoi ?

Parce que mon passé, c’est ça.

Parce que le présent, c’est le traumatisme.

 

Et c’est comme un élastique :

Plus j’essaie de m’en éloigner, de penser à autre chose, de faire d’autres choses, et plus ça revient à moi.

 

Il y a plein de moments de ma vie où je ne vis pas que ça, et où je ne suis pas seulement ça.

J’y arrive sur le court terme, mais jamais à long terme.

 

Il y a toujours un moment où je me retrouve, assise dans mon lit, les pensées qui vagabondent, la tristesse qui revient…

 

Je voudrais être capable de me définir autrement, de penser à autre chose, de faire d’autres choses et d’être autre chose.

 

Comment on fait pour devenir quelqu’un, quand toute notre vie et tous nos choix de vie ont été définis par les violences sexuelles ?

 

Comment sortir de cette boîte, faire enfin d’autres choix qui n’auraient aucun lien avec ce vécu ?

Et être libre, de se dire qu’on peut vivre et faire des choses sans y revenir toujours, qu’on peut être une personne à part entière, en dehors de ça.

 

Etre libre de ne pas se définir par la violence et le traumatisme.