vendredi 14 juin 2019

Mercredi 14 février 2018


Hier j’ai attendu toute la journée la réponse du tribunal concernant cette histoire de « relation sexuelle » entre un homme de 28 ans et une jeune fille de onze ans.
« Relation sexuelle », le terme utilisé par les journaux, met déjà dans l’ambiance… Comment utiliser cette expression alors qu’on sait tous très bien qu’il ne s’agit pas de ça ?
Une relation sexuelle est désirée. Peut-on désirer une relation sexuelle à 11 ans ? Nous, victimes, savons que non, mais eux hésitent encore à se prononcer sur le sujet…
En lisant les articles, j’ai été profondément choquée par le discours de l’avocat de la défense.
J’ai été choquée en tant que jeune fille abusée sexuellement, en tant que femme, et en tant que mère.
C’est le genre de propos qui ne devraient pas se retrouver dans les journaux. Ou bien s’ils sont mis dans un article, qu’au moins le journaliste ose dire ce qu’il en pense, plutôt que de les retranscrire froidement.
Combien de victimes comme moi ont pris ces propos en pleine figure ?
Un avocat a-t-il le droit de faire ça ? De faire son discours de procès sur la place publique ? On ne peut rien faire contre ça ?
Un journaliste peut-il décemment retranscrire ces mots sans ressentir un malaise, sans se demander s’il doit vraiment publier ça tel quel ou s’il ne doit pas quand même ajouter un mot, quelque chose, avertir le lecteur ?

« Me Goudarzian affirme qu'il ne faut accorder aucun crédit aux déclarations de la victime présumée, qui "ment sur tout" et n'a rien d'une "oie blanche", comme le prouve, selon lui, son comportement passé. L'avocat, qui promet des "révélations" lors de l'audience, tâchera de démontrer qu'elle a chargé le prévenu "pour se racheter une conduite" auprès de ses parents. »

« Vous n'avez pas à faire à un prédateur sexuel sur une pauvre oie blanche» mais à «une adolescente, et une adolescente qui a une pratique de jeux sexuels et une attitude de mise en danger», avait affirmé son deuxième conseil, Sandrine Parise-Heideger. Pour la défense, la jeune fille «ment sur tout», «n'a pas froid aux yeux» et «n'est pas tombée de la dernière pluie. »

« Marc Goudarzian dit craindre que "pour la suite du dossier, on se se dirige vers une mise en examen pour viol". L'avocat estime que son client "risque de passer deux ans en détention provisoire, alors qu'encore une fois il n'a rien à se reprocher. »

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