Hier j’ai attendu toute la journée la réponse
du tribunal concernant cette histoire de « relation sexuelle » entre
un homme de 28 ans et une jeune fille de onze ans.
« Relation sexuelle », le terme
utilisé par les journaux, met déjà dans l’ambiance… Comment utiliser cette
expression alors qu’on sait tous très bien qu’il ne s’agit pas de ça ?
Une relation sexuelle est désirée. Peut-on
désirer une relation sexuelle à 11 ans ? Nous, victimes, savons que non,
mais eux hésitent encore à se prononcer sur le sujet…
En lisant les articles, j’ai été profondément
choquée par le discours de l’avocat de la défense.
J’ai été choquée en tant que jeune fille
abusée sexuellement, en tant que femme, et en tant que mère.
C’est le genre de propos qui ne devraient pas
se retrouver dans les journaux. Ou bien s’ils sont mis dans un article, qu’au
moins le journaliste ose dire ce qu’il en pense, plutôt que de les retranscrire
froidement.
Combien de victimes comme moi ont pris ces
propos en pleine figure ?
Un avocat a-t-il le droit de faire ça ?
De faire son discours de procès sur la place publique ? On ne peut rien
faire contre ça ?
Un journaliste peut-il décemment retranscrire
ces mots sans ressentir un malaise, sans se demander s’il doit vraiment publier
ça tel quel ou s’il ne doit pas quand même ajouter un mot, quelque chose,
avertir le lecteur ?
« Me Goudarzian affirme qu'il ne faut
accorder aucun crédit aux déclarations de la victime présumée, qui "ment
sur tout" et n'a rien d'une "oie blanche", comme le prouve,
selon lui, son comportement passé. L'avocat, qui promet des
"révélations" lors de l'audience, tâchera de démontrer qu'elle a
chargé le prévenu "pour se racheter une conduite" auprès de ses
parents. »
« Vous n'avez pas à faire à un prédateur
sexuel sur une pauvre oie blanche» mais à «une adolescente, et une adolescente
qui a une pratique de jeux sexuels et une attitude de mise en danger», avait
affirmé son deuxième conseil, Sandrine Parise-Heideger. Pour la défense, la
jeune fille «ment sur tout», «n'a pas froid aux yeux» et «n'est pas tombée de
la dernière pluie. »
« Marc Goudarzian dit craindre que "pour
la suite du dossier, on se se dirige vers une mise en examen pour viol". L'avocat
estime que son client "risque de passer deux ans en détention provisoire, alors
qu'encore une fois il n'a rien à se reprocher. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire