mardi 24 novembre 2020

Mardi 24 novembre 2020

 

J’aime ces cicatrices sur ma peau.

Elles me rappellent que j’ai souffert

Et que je suis une guerrière.

 

Je sais qu’il y a des gens qui ne trouvent pas ça beau

Car elles sont les marques de la mort en moi,

Mais aussi de la vie qui se bat…

 

Je sais que certains préfèrent les effacer,

Mais moi j’ai envie de les garder.

 

En souvenir du combat

Et de tout ce qui était moi.

 

Chacune des marques est un souvenir

De sang et de souffrance,

Et d’une longue vie d’errance…

 

Sur ma peau la mémoire tracée

Rejoint le passé et l’avenir,

Comme sur mon âme les blessures

De ce que j’ai voulu oublier.

 

Sur ma peau les marques d’usure,

Coups de canifs et lames de rasoir

Tard la nuit ou tôt le soir,

Comme le meurtre de mon âme

Qui faillit éteindre la flamme…

samedi 21 novembre 2020

Samedi 21 novembre 2020

 

On tombe tous de haut, un jour ou l’autre et d’une manière ou d’une autre…

On se dit que notre famille est différente, que nos amis ne sont pas comme ça.

On se dit qu’être du côté de la vérité mettra forcément les gens de notre côté.

 

On s’imagine qu’on est à notre place dans le monde et dans notre bon droit à sortir du silence.

 

La réalité est toute autre…

Notre famille et nos amis sont comme les autres… Ils ont peur de la vérité. Ils savent s’aveugler de mensonges et, s’ils préfèrent rester dans le déni, ils nous abandonneront.

Être du côté de la vérité ne nous rendra pas plus populaire ou plus aimé, au contraire…

 

A tel point qu’on remettra notre place en doute…

Est-ce que je fais bien ce qu’il faut, est-ce que j’ai raison, est-ce que j’ai le droit ?

Et si j’ai raison, alors pourquoi s’écartent-ils tous de moi comme si j’avais la peste ?

 

La loi du silence, et la loi du déni… La loi du plus fort aussi…

 

Petite victime seule au milieu du monde… Tu dénonces qui, quoi ? Cette personne en laquelle tout le monde croit ? Cette personne que tout le monde admire, qui est si drôle et toujours là quand il faut ?

Tu n’es rien, tu n’es personne…

 

On est tous un peu naïfs, à se dire que tout ira bien, parce que tout ne peut qu’aller bien quand on est dans le bon camp…

Mais le fait est que parfois, être dans le bon camp ne suffit pas.

 

Parfois, la vérité se sent bien faible face au mensonge, et on se sent tout petit à essayer de la dire.

Continuer, continuer à tout prix, mais à quel prix ?

 

Le silence de l’entourage et le confort de leur déni met en danger notre santé mentale… On paie doublement, et ils continuent de s’en  foutre.

 

Tout ça n’a aucun sens… C’est le jeu de l’agresseur qui continue, tout simplement…

 

Ceux qui refusent ce jeu et restent auprès de nous sont les plus précieuses personnes au monde.

 

 

 

 

 

vendredi 20 novembre 2020

Vendredi 20 novembre 2020

 

La vague

Elle monte – elle descend

Elle me frôle – je la sens…

Vais-je pleurer aujourd’hui ?

Je n’ai pas pleuré hier, pourtant…

 

La vague d’angoisse

-Doucement-

Monte et redescend…

 

A quel moment passe-t-on

D’un matin joyeux

A un matin grognon ?

 

Je sens la vague monter en moi

Je n’ai rien fait pour ça.

La journée s’annonçait bien,

Mais il a suffit d’un rien.

 

Libère, libère-moi

Je ne coulerai pas aujourd’hui

Je n’en ai pas envie.

mardi 17 novembre 2020

Mardi 17 novembre 2020

 

Refuser d’avoir un avis sur un sujet aussi grave que le viol, c’est refuser à la victime son statut de victime.

Et c’est violent…

 

Le mot Victime est important. Il signifie qu’il y a eu une agression et que nous n’avons aucune responsabilité dans ce qui s’est passé.

Et s’il y a eu agression, c’est qu’il y a un agresseur, qui doit également être reconnu comme responsable de ce qu’il a fait, et avoir son statut d’agresseur.

 

Etre victime, ça veut dire que tu souffres.

Etre victime, ça veut dire que tu te bats, chaque jour, pour la vie.

 

Et je n’ai plus envie d’être gentille ou conciliante avec tous ceux qui remettent ma parole en doute.

Parce que ceux qui doutent de notre parole disent en fait que nous ne sommes pas victimes, puisqu’ils ne reconnaissent pas l’autre comme agresseur.

 

C’est comme s’ils disaient que rien ne s’était passé.

 

Il y a leurs doutes, et il y a leurs silences aussi… Le silence, comme pour effacer tout ça, les actes de l’agresseur et les mots que nous posons dessus.

 

Je n’en peux plus du silence, non plus.

Le silence pour ne pas répondre, pour ne pas dire les mots Viol, Victime, Agresseur, pour ne pas avoir à se prononcer contre l’un ou l’autre…

Ce silence comme pour avoir la paix, et qui déclenche en réalité la guerre.

 

Je veux danser sur leurs silences, je veux danser sur leurs non-dits, je danserai sur leurs doutes, et je danserai avec mes bombes de vérités.