Dans ma recherche de sérénité absolue, j’ai
toujours le même problème : la colère.
Je crois en la compassion, en la
bienveillance, en la gentillesse.
Je crois en l’amour.
Et je crois profondément que, si l’on envoie
ces émotions au monde, le monde nous les renverra et qu’ainsi, peut-être, les
choses changeront.
Mais la réalité est que le monde est violent.
Et parfois, en retour de la bienveillance, on
ne reçoit rien d’autre qu’encore plus de haine.
Il y a de quoi désespérer, devenir fou ou
définitivement ermite.
Ou violent à son tour.
Or, je ne veux plus me laisser dominer par la
colère.
J’admire les bouddhistes, leur calme, leur
ténacité, leur force en toute circonstance.
J’admire n’importe qui sachant surmonter et
annihiler ses émotions les plus négatives.
J’ai l’impression de ne pas y arriver.
La colère, en fin de compte, je ne fais rien
d’autre que l’étouffer.
Elle s’enroule dans mon ventre, me serre, se
verrouille.
Elle me bloque complètement.
J’ai le projet d’apprendre à demeurer aussi
calme que l’eau d’un lac en pleine tempête.
Mais le lac, lui, ne conserve pas un reflet de
tempête au fond de lui.
Il ne bouillonne pas inutilement à
l’intérieur.
Le lac n’a aucune volonté de répondre à la
violence par la violence, et il n’a pas à étouffer cette volonté, puisqu’elle
n’existe pas.
Il continue de renvoyer la lumière du soleil,
imperturbable, et la vie continue joyeusement à l’intérieur de lui, comme s’il
ne se préoccupait même pas du fracas du tonnerre ou de la force du vent.
La pluie s’abat sur le lac et il n’a aucune
envie particulière, ne ressent aucun besoin de renvoyer la balle.
Il accepte la pluie, simplement.
Pour le moment, mon lac intérieur n’arrive pas
à autant de calme et de sagesse, mais je ne désespère pas…
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