dimanche 29 septembre 2019

Dimanche 29 septembre 2019


Ce matin au réveil je me suis sentie bien.
Juste bien.
J’étais là, j’étais à ma place dans le monde, et tout allait bien.
Ces moments semblent si rares que je les attrape au vol, je me nourris autant que je peux de cette sensation de bien-être.

J’ai repris ces temps-ci le yoga et même la méditation.
Je ne sais pas si ce bien-être est directement lié à tout cela mais je pense que oui.

Après avoir porté plainte et dénoncé mon entraîneur à mon entourage, j’ai ressenti une immense liberté.
Une grosse fatigue aussi, et d’autres difficultés liées au fait que je tenais à cet homme malgré le mal qu’il m’avait fait.
Mais, tout de même, derrière tout ça, la liberté et l’envie de nouveaux projets…

J’avais eu cette discussion, avec le psychologue, au sujet de ce qui me faisait souffrir, et nous en avions déduit que mes abus précédents étaient comme réglés. Que seul l’abus de mon entraîneur me faisait encore du mal actuellement. Beaucoup de mal…

Ce traumatisme que j’avais toujours refusé de voir, parce que je ne voulais pas ouvrir les yeux sur la réalité, parce qu’il y avait ce lien étrange entre nous que je n’arrivais pas à défaire…

Et je n’arrive toujours pas, d’ailleurs, à m’en défaire…
Il y a encore une sorte de tristesse de m’être retournée contre une personne à laquelle je tenais, même si je sais que je n’avais plus le choix.
Pour survivre, pour vivre, c’était lui ou moi, et je me suis choisie moi.

Je cherche l’apaisement du corps et de l’esprit.

Et j’espère qu’un jour tous mes réveils seront comme celui de ce matin.
Ce soleil dans le cœur, qui brille, malgré la pluie dehors, malgré tout ce qui se passe dans le monde extérieur…

Un soleil invincible.

lundi 23 septembre 2019

Lundi 23 septembre 2019


Tu essaies d’oublier mais tu y penses, tout le temps.
Tu essaies de bloquer mais c’est là devant toi.
Tu voudrais t’échapper mais tu ne peux plus mentir.

La vérité s’étale, La vérité coule.

Tout le monde est au courant, tu n’as aucun refuge.

Tu m’as déclarée coupable alors que j’étais victime.
Tu t’es déclaré innocent, alors que tu savais.

Tu savais…

J’ai pleuré devant toi, tant d’excuses de ma part.
Et tu m’as laissée…

J’ai pleuré le pardon que je n’arrivais pas à accorder.
Et tu m’as laissée…

Où étais-tu ?
Déjà loin, loin pour t’enfuir. De cette réalité que tu avais créée pour moi.
Odieuse réalité qui m’a tenue prisonnière.

Et je m’échappe…
Je m’échappe.

Je ne suis plus à toi, je ne suis plus ton jouet.
Je suis une adulte et tu es si faible désormais.

Tu me préférais quand je t’implorais.
Tu me préférais jeune et frêle.
Mais j’ai grandi, et j’ai compris…

Ton jeu ne fonctionne plus et tu pourras fuir encore,
Mais personne n’échappe à son destin, sache-le.

dimanche 22 septembre 2019

Dimanche 22 septembre 2019


Toutes les victoires comptent. Même les plus petites.

Ces gestes du quotidien qui paraissent impossibles, et que peu à peu nous nous remettons à faire.

Ces petites prises de conscience, qui nous font nous sentir un peu mieux et aident à agrandir le sourire sur notre visage.

Avancer, même d’un rien, même sans en avoir l’impression…

Et quand les nuages noirs reviennent, les jours de tristesse étrange… Sentir et savoir que nous avançons même ces jours-là.

Peut-être surtout ces jours-là. Parce que combattre nous renforce.
Et malgré la fatigue, malgré le désespoir, plus nous nous battons et plus nous devenons forts.

C’est une chose que  nos abuseurs oublient lorsqu’ils croient nous affaiblir.

Ils nous amènent plus bas que terre, ils croient nous achever. Ils nous amènent là où ils vivent, dans leur enfer personnel qu’ils voudraient faire nôtre.

Mais nous pouvons être bien plus que ça.
Et chaque jour nous gravissons les marches pour remonter la pente.

Jusqu’à devenir plus forts qu’eux, meilleurs qu’eux.

Jusqu’à cette victoire, la plus grande de toutes : pouvoir regarder son abuseur en face, et que ce soit lui qui baisse les yeux.

samedi 21 septembre 2019

Samedi 21 septembre 2019


J’ai envie de pleurer, quand même.
Je me sens anéantie, quand même.

C’est très dur et je crois que ça n’est plus en rapport avec mon entraîneur, qui a abusé de moi lorsque j’avais 14 ans et contre lequel je porte plainte.

Désormais, c’est en rapport avec moi, c’est à moi que je pense.

Moi, et la difficulté de tout ce que j’ai accompli jusque-là.
La fatigue, l’épuisement, la peur.

La peur de me laisser aller au néant et à la tristesse.

Mais, est-ce que j’ai vraiment envie de me laisser aller, de partir ?
Vraiment ?

Je suis épuisée, certes, mais quelque chose en moi refuse l’abandon.

L’abandon, à ce stade, n’est pas imaginable, pas envisageable.
J’ai tenu jusque-là, après tout.

C’est la dernière ligne droite et personne n’a dit qu’elle serait simple.

Et quelque chose en moi, comme un murmure…

Ménage tes forces, mais n’abandonne pas maintenant.
Tu ne peux pas avoir fait tout ce chemin pour rien.
Tu peux le faire. Tu peux y arriver. Tu peux t’en sortir.
Tu es forte, tu peux tenir le coup encore.
Je t’interdis d’abandonner.

mardi 17 septembre 2019

Mardi 17 septembre 2019


On rêve tous d’un happy end.
Moi la première.

Je rêve que les méchants prennent conscience de ce qu’ils ont fait, que ça les torture de la même manière qu’ils m’ont torturée.
Que ça bousille leur vie comme ils ont bousillé la mienne.
Qu’un jour peut-être on vienne me demander pardon et que, loyale, j’accède à la demande…

Je rêve de paix et de tranquillité, mais avant ça il faut retourner dans la violence.
La violence du trauma, la violence de faire face à la justice, le stress qui monte et ne redescend pas.

Quelqu’un m’a dit « Je souhaite que tu trouves un jour la paix avec tout ça ».
Et j’ai dit que j’allais la trouver.

Mais en vérité je n’en suis pas toujours sûre.

J’ai l’espoir de changer ma vie, ne plus souffrir, ne plus me lever le matin en me demandant ce que je fous encore là, à quoi je sers, et pourquoi je continue de vivre alors que c’est si difficile.

Je rêve de ce jour où la vie sera aussi simple et aussi douce que dans les contes.

Et je ne suis pas prête à abandonner, à lâcher prise un seul instant sur mes espoirs et mes rêves. C’est sans doute ce qui me fait tenir…

Je suis du genre à porter plainte.
J’ai porté plainte contre tous mes agresseurs, enfin.

Même si certaines de ces plaintes ne m’ont rien apporté, même si le combat pour accepter un classement est aussi difficile que le chemin qui nous amène jusqu’à la justice…

La plainte, chaque fois, m’a apporté un certain apaisement.
Un début de happy end, un espoir de quelque chose…