Quand on vit
sous emprise, quand on aime son bourreau, on apprend que l'amour c'est mal,
et que le mal c'est bien...
C'est une
relation qui use, qui inverse tout, et il y a beaucoup de choses à défaire
ensuite.
Il faut
réapprendre que l'amour est bien.
Réapprendre à
s'attacher sans la peur d'être détruit par l'autre.
Il faut
réapprendre ses limites, ne plus laisser faire.
Et savoir dire
non à ce qui nous fait mal.
Mais l'amour
sous emprise détruit beaucoup et le chemin est long.
Je n'avais pas
remarqué à quel point j'avais été conditionnée par un premier amour qui m'a
violée et bousillée.
Je n'avais pas
fait attention à tous ces petits gestes que je ne fais plus pour aller vers
l'autre.
Je refuse
d'être approchée de trop près, d'être touchée physiquement, mais mentalement
aussi.
Je n'avais pas
remarqué l'armure qui ne permettait à personne de m'approcher.
La manière
dont mon cœur s'était verrouillé.
Et tous les
petits changements, ma froideur, mon recul, ma distance…
Cette peur de
l'autre.
Peur d'être
toujours trop près, d'être brûlée, calcinée, détruite.
Je me
protégeais d'un monde que j'avais appris comme étant violent.
Je me
protégeais trop et je regrettais, par le même coup, la distance que je sentais
de la part des autres.
Sans me rendre
compte que cette distance, elle venait de moi-même....
Sans me rendre
compte que c'était moi qui me mettait à l'écart, et qui ne permettait à
personne d'approcher.
Il faut réapprendre
que la douceur ne deviendra pas douleur et que les caresses ne transformeront
pas en griffures.
L'amour n'a
jamais été mal et n'est jamais censé faire mal.
Et la douleur
n'a jamais été une bonne chose.
Il faut
réapprendre à se livrer sans se croire en danger, lâcher prise et se laisser
aller aux belles choses, au bonheur, à la vie.
Il faut
désapprendre la peur, la froideur, et ouvrir tout doucement cette armure autour
du cœur.