Faire le deuil de ma plainte, c’est commencer
à faire le deuil de ce qui m’est arrivé.
Et commencer à faire le deuil, ça veut dire ne
plus essayer de savoir ce qu’on aurait pu me faire d’autre, et passer
définitivement à autre chose.
J’ai peur de me réveiller un jour, dans un an,
dix ans, vingt ans, et de me dire « Mais en fait, j’ai besoin de
savoir »…
Si je tire un trait, je dois être assurée
qu’il est définitif. Et je ne sais pas si je suis prête à le faire.
Abandonner, décider que je ne me souviens pas
de tout, et avancer quand même.
Ne pas connaître le coupable, et avancer quand
même.
Que le crime reste impuni, et avancer quand
même.
En suis-je réellement capable ?
Toute ma vie tenait dans ce seul combat.
Je restais vivante, debout, pour connaître la
fin de l’histoire. Pour pouvoir pointer le coupable du doigt et lui dire
« A ton tour de souffrir ».
Cette histoire ne connaîtra sans doute jamais
le mot FIN, mais moi je dois connaître la paix.
Tourner la page, changer de chapitre,
commencer une nouvelle histoire… En suis-je réellement capable ?
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