En fait, je suis toujours aussi faible et
fragile que lorsque j’étais enfant.
C’est pour ça que j’ai peur de tout, parce que
je vois toujours le monde à hauteur d’enfant, comme si je n’étais toujours pas
capable de me défendre.
Je ne vois pas mes trente-huit années de vie,
je ne vois pas toutes les tempêtes que j’ai traversé, et le fait d’être encore
debout à l’heure actuelle.
Je ne vois rien de tout ça.
Au fond de moi, je suis cette jeune fille qui
a peur d’être déçue, qui a peur qu’on lui fasse du mal, qui a peur d’être
seule, livrée à elle-même, dans un monde qu’elle ne comprend pas.
Je suis toujours à la fois très naïve et en
même temps sur mes gardes, prête à donner ma confiance aveuglément, mais prête
aussi à la retirer rapidement.
J’ai le cœur grand ouvert, il peut tout
accueillir, tout donner. Mais à la moindre blessure, il se recroqueville et
reste de marbre.
Parce que j’ai beau avoir gardé cette âme
d’enfant, c’est aussi l’âme d’une enfant qui a déjà souffert et qui ne souhaite
pas qu’on lui fasse encore du mal.
Alors je me protège. Je fais comme le
hérisson, je me roule en boule et je sors mes piquants.
Je ne sais pas si j’arrive à tromper les gens
de la sorte, s’ils arrivent à croire que je suis la plus forte, alors qu’en
réalité je ne suis rien.
Rien d’autre que cette petite fille qui
voudrait continuer de croire aux fées pendant que le monde s’effondre autour
d’elle.
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