Le traumatisme nous place sur un disque rayé.
On répète les mêmes choses, on fait les mêmes
erreurs, on tourne en boucle à l’infini.
Quand je croyais être sortie de la boucle, je
finissais toujours par y revenir.
Un choc, une tristesse, n’importe quel
déclencheur me remettait à ma position de départ et je recommençais les mêmes
cycles.
On peut se croire solide, fort, et retomber à
n’importe quel moment, malgré notre détermination à en sortir.
Et l’entourage ne comprend pas toujours ce que
nous faisons, ni les raisons qui nous poussent à être comme cela.
Alors que pour eux, il suffirait le plus
souvent de « passer à autre chose », comme pour n’importe quel
problème de la vie.
Le fait est qu’un traumatisme n’est pas un
problème comme un autre et que passer à autre chose ne fonctionne jamais.
J’ai même l’impression qu’au contraire, plus
on essaie de s’éloigner du trauma et plus il se rappelle à nous avec force, de
diverses manières.
J’ai eu l’impression que les moments où je
guérissais le mieux étaient ceux où je laissais certaines choses m’envahir sans
résistance, pour les accepter.
Mais c’était aussi des moments de fragilité
extrême, où tout n’était que douleur et où l’idée du suicide n’était jamais
loin… J’ai joué avec le feu, ce feu qui me brûlait et qui aurait pu me tuer.
J’ai peur de redevenir amnésique, qu’un
nouveau choc, trop fort, trop grand, pousse mon cerveau dans une nouvelle
dissociation de laquelle je ne pourrais ressortir.
J’ai peur d’être à nouveau placée sur un disque
rayé, d’être à nouveau impuissante, à regarder ma vie me filer entre les doigts
et le temps s’arrêter pour toujours.
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