vendredi 14 juin 2019

Vendredi 1er mars 2019


Le traumatisme nous place sur un disque rayé.
On répète les mêmes choses, on fait les mêmes erreurs, on tourne en boucle à l’infini.

Quand je croyais être sortie de la boucle, je finissais toujours par y revenir.
Un choc, une tristesse, n’importe quel déclencheur me remettait à ma position de départ et je recommençais les mêmes cycles.

On peut se croire solide, fort, et retomber à n’importe quel moment, malgré notre détermination à en sortir.

Et l’entourage ne comprend pas toujours ce que nous faisons, ni les raisons qui nous poussent à être comme cela.

Alors que pour eux, il suffirait le plus souvent de « passer à autre chose », comme pour n’importe quel problème de la vie.
Le fait est qu’un traumatisme n’est pas un problème comme un autre et que passer à autre chose ne fonctionne jamais.

J’ai même l’impression qu’au contraire, plus on essaie de s’éloigner du trauma et plus il se rappelle à nous avec force, de diverses manières.

J’ai eu l’impression que les moments où je guérissais le mieux étaient ceux où je laissais certaines choses m’envahir sans résistance, pour les accepter.

Mais c’était aussi des moments de fragilité extrême, où tout n’était que douleur et où l’idée du suicide n’était jamais loin… J’ai joué avec le feu, ce feu qui me brûlait et qui aurait pu me tuer.

J’ai peur de redevenir amnésique, qu’un nouveau choc, trop fort, trop grand, pousse mon cerveau dans une nouvelle dissociation de laquelle je ne pourrais ressortir.
J’ai peur d’être à nouveau placée sur un disque rayé, d’être à nouveau impuissante, à regarder ma vie me filer entre les doigts et le temps s’arrêter pour toujours.

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