vendredi 14 juin 2019

Vendredi 12 janvier 2018



Peut-on jouir lors d’un viol, c’est la question mystère du jour, et tout le monde a son avis sur ce sujet. Beaucoup parlent sans l’avoir vécu.
« Jouir », déjà, non. Les victimes n’utilisent pas ce mot. Elles savent que jouir ce n’est pas ça.
C’est déjà compliqué d’avoir été rabaissé par un autre être humain, d’avoir été utilisé comme un objet. Comment admettre en plus que notre corps a pu émettre des signaux de « plaisir » ?
Comment comprendre ça ?
Ce qui arrive lors d’un viol est indéfinissable. Il faut parler technique, il faut donner des détails. Il faut expliquer : le corps qui réagit quand il est traité d’une certaine manière, caressé d’une certaine façon.
D’autant plus que les choses sont difficiles, les jugements sont durs, sortir du silence n’est pas simple, mais si en plus on doit dire, expliquer comment ça se passe en détails, on n’a pas fini.
Il y a des choses que nous gardons pour nous. Il y a des choses que nous ne pouvons pas dire.
Jouir et Viol sont des mots qui ne sont pas corrects à mettre ensemble.
Qui jouit lors d’un viol ? Le violeur. Il jouit de son pouvoir sur sa victime, il jouit physiquement, mentalement, à tous les niveaux. Il est le seul à prendre du plaisir.
Pourquoi jouer sur les mots ? Pourquoi vouloir appeler « jouissance » ce qui n’est qu’une réponse physiologique de la part du corps de la victime ? Pourquoi vouloir appeler « jouissance » ce qui aggrave le traumatisme ?

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