samedi 3 décembre 2022
Samedi 03 décembre 2022
mercredi 30 novembre 2022
Mercredi 30 novembre 2022
lundi 7 novembre 2022
Lundi 07 novembre 2022
Je vis dissociée de mon passé.
Ça veut dire que je suis capable de vivre la plupart du temps comme si rien ne m'était arrivé, et comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes...
Mais parfois (souvent), le passé frappe à la porte pour me dire : tu as été violée, c'est réel, et voilà tout ce qui ne va pas bien chez toi depuis...
Le traumatisme remonte alors comme s'il venait tout juste de se produire.
Les émotions qui vont avec, aussi.
Et ma vie telle que je la vis au présent m'apparaît comme mensongère.
Il semble que la seule solution pour que j'aille mieux, c'est que j'accepte ce passé comme faisant partie intégrante de ma vie.
Que j'accepte cette fille violée comme étant moi et non pas une fille du passé, une autre séparée de moi.
C'est pourtant bien plus facile de vivre ma vie en faisant comme si ce qui était arrivé ne m'était pas arrivé à moi...
Mais on ne peut pas vivre comme ça.
Quand je pense au trauma, quand j'essaie de le regarder bien en face, j'ai toujours la nausée, le dégoût, la colère, l'impression de mourir, et l'envie de mourir.
Je ne peux pas.
Le passé est mieux loin, dans un autre univers, le plus loin possible de moi.
Et pourtant, pour aller mieux il semble que la seule solution soit d'accepter.
Pouvoir dire "oui, c'est bien arrivé", mais surtout "ça m'est bien arrivé à Moi".
C'est tout sauf quelque chose de réellement facile à faire.
J'ai remarqué que je suis la seule à refuser autant mon passé.
Les personnes qui m'aiment, elles, m'acceptent entière et telle que je suis, avec ce passé.
C'est étrange.
Et significatif : je n'aime pas mon passé, je ne l'accepte pas, donc je ne m'aime pas.
Je manque de bienveillance envers moi-même.
Les personnes qui m'entourent sont bien plus aimants envers moi que moi envers moi-même...
J'espère changer ça. Vraiment.
lundi 26 septembre 2022
Lundi 26 septembre 2022
Que faire de ces personnes amies avec nos agresseurs ?
Faut-il pardonner, laisser couler, prendre sur soi ?
Faut-il chercher à les comprendre ?
C’est pas de leur faute, après tout, s’ils n’arrivent pas à choisir entre la victime et l’agresseur…
C’est pas de leur faute, peut-être, de ne pas voir le prédateur derrière le masque de la sympathique personne.
Ils sont aveuglés, embobinés, sans doute…
Ou bien, peut-être que si, que c’est de leur faute aussi… Parce qu’ils ne font pas l’effort, n’ont pas envie d’écouter la victime.
Parce qu’ils n’arrivent pas à décider.
Après avoir longtemps hésité, après m’être penchée sur la question, j’ai compris que c’était une question de survie et que je devais trancher pour eux s’ils ne savaient pas choisir.
Je ne peux plus garder dans mes contacts, ou dans mon entourage, des personnes qui restent proches d’un prédateur.
Des personnes qui font ce choix, même quand elles savent ce qu’il est.
Ils pourront dire ou penser ce qu’ils voudront à mon sujet.
Je dois avant tout me protéger.
Sauvegarder ma santé mentale, c’est me tenir le plus loin possible de tout ça, et surtout de la personne qui m’a fait le plus de mal.
Sauvegarder ma santé mentale, c’est faire des choix à la place de ceux qui ne savent pas les faire.
Parce que dorénavant, ma santé et mon bien-être passeront avant toute chose, et avant eux surtout.
lundi 29 août 2022
Lundi 29 août 2022
Ces mots que l’on mérite d’entendre,
Ces mots qu’il nous faut intégrer…
Tu n’es pas sale
Tu n’es pas de trop
Tu mérites d’exister.
Tu as droit au bonheur,
A l’amour,
Tu es importante.
Juste ces mots…
Difficile d’y croire, et de se sentir à sa place.
Difficile de se donner le droit de vivre, pleinement.
Et difficile de s’aimer.
Pourtant,
Tu n’es pas sale
Tu n’es pas de trop
Tu mérites d’exister.
Aime-toi
Et laisse-toi être aimée.
jeudi 25 août 2022
Jeudi 25 août 2022
Quand on raconte, on raconte les gestes, peut-être les endroits du corps.
Mais surtout, on dit « Ça ».
Quand on raconte, on dit :
« J’ai attendu que Ça se termine »
« Et puis Ça s’est terminé »
« J’ai l’impression que Ça a duré longtemps »
On ne dit jamais le mot.
Il se laisse deviner.
Parfois, le mot sort de la bouche des autres.
« Viol ». « Agression sexuelle ».
Oui, certainement, sans doute… Mais de notre bouche, le mot sort rarement.
Même quand on sait, d’après la définition légale.
Peut-être parce que Viol ou Agression sexuelle, ça ne raconte rien. C’est froid, chirurgical, ça ne dit pas assez ce qui s’est passé réellement.
Nous, on a ressenti des gestes, des mouvements, qui nous ont marqués, traumatisés.
Qui restent écrits sur notre corps, dans notre peau. Gravés dans notre tête.
On raconte les gestes, parce que ce sont eux qui décrivent le mieux.
On dit « Ça », parce qu’il n’y a pas d’autre mot, pas de définition possible finalement.
Ça se traduit par viol, ou agression sexuelle, peut-être.
Mais Ça, c’est surtout la violence à l’état pur, la pénétration de l’intime.
Quelque chose qu’on n’a pas voulu, qu’on a refusé, et qui a forcé le passage, qui s’est imposé à nous.
Après Ça, il ne reste qu’un esprit éclaté en morceaux, un corps abandonné de lui-même, une explosion de l’être.
Alors quand on raconte, on ne dit pas vraiment les mots, parce qu’il n’y en a pas pour décrire Ça.
C’est une affaire de sensations avant tout, bien plus que de mots.
Les mots que les autres utilisent pour en parler généralement, ou de manière légale, signifient peu de choses et ne rendront jamais compte de que c’est réellement que de vivre Ça.