vendredi 14 juin 2019

Mercredi 11 avril 2018


Et si les choses ne changeaient jamais ? Si elles restaient comme ça tout le temps ? Si cette lutte perpétuelle c’était juste ma vie, ce en quoi elle consiste ?
J’ai toujours refusé qu’il en soit ainsi. J’ai toujours voulu voir au-delà, chercher la lumière. Mais parfois je doute. Et si c’était vraiment comme ça tout le temps ?
Aucun répit, jamais. Juste un trauma qui va et vient comme la mer. Qui fait semblant de laisser des moments calmes, pour mieux revenir ensuite… Un trauma qui tourne en cercle, et me fait revivre plusieurs fois les mêmes choses, passer sans arrêt par les mêmes étapes…
Et si c’était juste ça ?
Je refuse. Je me rebelle. C’est hors de question, je ne laisserai pas faire ça. Il est dans ma nature de me rebeller.
Mais je suis fatiguée aussi.
Ces jours-ci, beaucoup de fatigue, et donc beaucoup de repos.
Je suis moi en dehors du trauma, je refuse son existence, je refuse de lui donner une place.
J’ai du mal à vivre avec moi-même, cet état de moi-même, et j’ai du mal à comprendre qu’on puisse me supporter dans cet état. Qu’on puisse m’aimer dans cet état. Pourtant je sais que les gens qui m’aiment voient au-delà de ça, comme moi-même j’ai pu voir au-delà de leurs défauts par exemple.
Voilà, je vois le trauma comme un défaut, une défaillance, une faille. Quelque chose que je dois corriger. Parce que.
Alors que je suis le trauma.
Je fais la différence entre toutes mes sortes de personnalités, l’enfant, la coléreuse, la gentille… Mais tout est moi. Je ne suis pas seulement la gentille. Je ne peux pas dire « je suis la gentille, et tout le reste n’est pas moi ». Je ne peux pas séparer une partie du tout, même si je le voudrais.
Mon problème, c’est peut-être ça : vouloir séparer une partie du tout.

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