Et si les choses ne changeaient jamais ?
Si elles restaient comme ça tout le temps ? Si cette lutte perpétuelle
c’était juste ma vie, ce en quoi elle consiste ?
J’ai toujours refusé qu’il en soit ainsi. J’ai
toujours voulu voir au-delà, chercher la lumière. Mais parfois je doute. Et si
c’était vraiment comme ça tout le temps ?
Aucun répit, jamais. Juste un trauma qui va et
vient comme la mer. Qui fait semblant de laisser des moments calmes, pour mieux
revenir ensuite… Un trauma qui tourne en cercle, et me fait revivre plusieurs
fois les mêmes choses, passer sans arrêt par les mêmes étapes…
Et si c’était juste ça ?
Je refuse. Je me rebelle. C’est hors de
question, je ne laisserai pas faire ça. Il est dans ma nature de me rebeller.
Mais je suis fatiguée aussi.
Ces jours-ci, beaucoup de fatigue, et donc
beaucoup de repos.
Je suis moi en dehors du trauma, je refuse son
existence, je refuse de lui donner une place.
J’ai du mal à vivre avec moi-même, cet état de
moi-même, et j’ai du mal à comprendre qu’on puisse me supporter dans cet état.
Qu’on puisse m’aimer dans cet état. Pourtant je sais que les gens qui m’aiment
voient au-delà de ça, comme moi-même j’ai pu voir au-delà de leurs défauts par
exemple.
Voilà, je vois le trauma comme un défaut, une
défaillance, une faille. Quelque chose que je dois corriger. Parce que.
Alors que je suis le trauma.
Je fais la différence entre toutes mes sortes
de personnalités, l’enfant, la coléreuse, la gentille… Mais tout est moi. Je ne
suis pas seulement la gentille. Je ne peux pas dire « je suis la gentille,
et tout le reste n’est pas moi ». Je ne peux pas séparer une partie du
tout, même si je le voudrais.
Mon problème, c’est peut-être ça :
vouloir séparer une partie du tout.
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