Il y a le gouffre, et il y a moi.
Je passe mon temps à essayer de remplir ce
gouffre de fleurs et de soleils, à essayer de mettre des petites étoiles qui
brillent pour le rendre plus joli. Mais ça reste un gouffre.
Tu peux le décorer comme tu veux, il est
toujours là. Tu peux y mettre toutes les lumières, toutes les bougies que tu
veux pour l’éclairer, il y aura toujours des parts d’ombre.
Alors, à quoi ça sert de se battre ?
Il y a la fierté du chemin accompli, la fierté
d’être allé si loin, plus loin encore que là où on pensait aller, la fierté
toute bête d’être en vie malgré tout.
Et quand je regarde mon chemin, j’ai de quoi
être fière.
Et il y a sans doute d’autres choses
merveilleuses qui m’attendent sur la route, malgré les embûches qui tenteront
de m’empêcher d’atteindre mon but.
Mais parfois, il y a la bonne vieille question
« à quoi bon ? », il y a les moments de doute, les moments de
désespoir. Parfois, je vois encore le gouffre malgré toutes les paillettes avec
lesquelles je tente de le décorer.
Il est là, il fait toujours aussi mal, je me
sens toujours aussi sale, meurtrie.
Je fais tout ce que je peux pour avoir le
sourire, trouver la vie belle, chercher les petits trucs positifs et mignons.
Parfois, je regarde les gens, j’observe ceux
qui sourient, qui ont l’air de trouver la vie si légère et si magnifique, et je
me demande si eux aussi ont un gouffre. Si eux aussi, au fond, ils ne font pas
tout ça pour oublier la noirceur.
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