vendredi 29 novembre 2019

Vendredi 29 novembre 2019


Un poids
Dans mon ventre
Comme un caillou

Un poids qui fait mal
Et qui serre,
Qui donne la nausée.

Il m’empêche d’avancer
Il m’empêche de bouger

Ce poids
Que je dois transporter

Comme un boulet à mes pieds.

Si je savais comment m’en débarrasser…

La vie est une fête
-Je ne suis pas invitée-

Donne-moi le remède
Donne-moi la clé

Donne-moi le code
Pour m’en débarrasser.

jeudi 28 novembre 2019

Jeudi 28 novembre 2019


Ces derniers temps j’ai ressenti la trop grande pression de sortir du silence, la responsabilité de porter plainte, le devoir de se tenir debout pour crier la vérité.

Ne pas faiblir. Surtout, ne pas faiblir…
Et c’était beaucoup trop d’énergie, beaucoup trop de fatigue.

Je me débats  avec ce sac de nœuds qui semble impossible à résoudre, trop lourd pour moi.

On nous dit qu’il faut vivre avec.
Mais moi je refuse de « vivre avec ».

Je refuse de me plier, de me tordre, d’accepter.
Pour moi, c’est encore se soumettre, laisser gagner ceux qui m’ont fait ça.
Ça signifie rester sur le chemin qu’ils ont créé pour moi, suivre leurs traces de pas pleines de boue.

J’ai un refus absolu de ce qui m’est arrivé.

Je veux vivre sans.
Sans les souvenirs, sans le dégoût, sans la tristesse.
Rendre le sac de nœuds à ses propriétaires, m’en débarrasser pour toujours.

Créer une nouvelle vie, ouvrir une autre voie.

Je ne sais pas si c’est possible.
Peut-être que j’en demande trop.
Peut-être que ma colère est trop grande encore.

samedi 23 novembre 2019

Samedi 23 novembre 2019


Nuits passées à attendre le sommeil.
Quand les yeux se ferment tous seuls, et qu’il n’y a plus le choix… Devoir s’allonger, à contrecœur, la tête encore toute pleine de pensées.

Laisser l’esprit s’évaporer…
Quelques fois, je me réveille sans savoir où je suis, ni même qui je suis. Il me faut quelques secondes alors pour que tout revienne.

Est-ce que j’ai peur de disparaître dans la nuit ? Me réveiller et ne plus être moi-même ?
La peur d’oublier, d’effacer mes propres traces ?
Est-ce que j’ai peur des monstres, encore ?

Mes nuits ne sont jamais noires. Une veilleuse éclaire toujours la pièce et me guide dans le sommeil.

Mes nuits sont plus souvent blanches, d’ailleurs, de toute façon.
Il y a toujours autre chose à faire que dormir.
Retarder le moment de m’offrir aux bras de Morphée, éviter de laisser mon corps seul et sans défense… éviter de se laisser aller.

Et je suis fatiguée, pourtant.
Et je rêve de m’allonger sans avoir peur de rien, sans avoir mal de tout.

mercredi 20 novembre 2019

Mercredi 20 novembre 2019


Hier je suis tombée sur une phrase que j’ai écrite il y a quelques mois :
« Ma vie commence là où s’arrête la tienne »…
Ça veut dire que j’attends, j’espère, que la vie de mes abuseurs soit détruite, pour enfin vivre la mienne.

Mais ça n’a pas de sens…
On peut dire : la roue tourne, le karma punit, ce genre de choses…
Je ne peux pas continuer comme ça, rester dans l’attente d’une punition ou d’une destruction.

Parce que je vis dans l’attente. Et mon ventre se sert quand tout prend trop de temps, les punitions de la vie comme celles de la justice.

Ça reste encore vivre par rapport à eux, en fonction d’eux.
Est-ce que ce n’était pas déjà assez que de leur donner toutes mes souffrances ?
Est-ce que ce n’était pas assez de me détruire comme je le faisais ?
C’est encore trop leur offrir que cette attente, mon angoisse. Trop leur donner d’importance.

Alors, comment on fait ?
Quand l’essentiel de sa vie est dirigée vers la guérison, mais comme une forme de revanche ?
Quand certains matins seule la colère m’aide à me tenir debout ?

Comment se détacher de tout ça ?

Je rêve de la paix en moi.
Ne plus me laisser emporter par le feu, ne pas attendre de régner sur des cendres.

Mais chaque fois que je pense à la paix, je ressens une rébellion, un appel :
Pas de Paix. Hors de question.
Cette partie de moi qui ne laissera pas tomber les armes, prête à se battre coûte que coûte.

Je ne sais pas quoi faire d’elle.
Je ne sais pas si je peux lui apprendre à laisser aller toutes ces choses qu’elle ne maîtrise pas.
Laisser aller, pour s’occuper d’elle, s’occuper de moi…
Laisser aller, pour guérir les blessures, au lieu de les garder ouvertes et douloureuses comme des offrandes à la colère.

lundi 18 novembre 2019

Lundi 18 novembre 2019


Qu’est-ce que c’est que tout ça, au fond ?
Le combat d’une vie entière pour récupérer ses droits, récupérer sa propre vie.

Avec le recul et malgré la dépression, les moments difficiles, les angoisses, on se rend compte qu’on n’a jamais cessé de se débattre.
Jamais cessé de lutter.

Cette petite lumière qui continue toujours de briller, même parfois très faiblement… L’espoir.

La force aussi.
Cette force qui fait qu’on s’accroche, même un tout petit peu, même de pas grand-chose.

Comme se tenir à bout de bras tout en haut d’une falaise, et tout faire pour ne pas tomber.
Comme être enfermé dans  une boîte et gratter le bois, minutieusement, pour en sortir.

Lutter pour sa liberté. Reprendre le contrôle sur sa vie, son corps.
Redevenir maître de soi-même, sans toutes ces choses qui tourbillonnent dans la tête.

L’agresseur nous tient par la main. On lui enlèvera doigt après doigt pour se détacher… Il tombera, mais seul, dans son enfer à lui. Hors de question qu’il nous emmène.

C’est un combat et on peut le gagner.