vendredi 21 juin 2019

Vendredi 21 juin 2019


Je ne souhaitais pas faire le deuil du passé, avant tout par peur d’oublier.
Car tout mon passé ne se résume pas aux abus sexuels, et j’avais vraiment peur qu’en tirant un trait définitif, le reste tomberait dans l’oubli.

Mais ce deuil est nécessaire.

J’ai peur d’être à nouveau amnésique, et c’est tout à fait normal.
Le psychologue m’a fait comprendre que cette peur était liée au fait que j’avais déjà fait de l’amnésie.

Il m’a fait comprendre aussi que l’oubli, dans une certaine mesure, est obligatoire.
Lorsque nous dormons, notre cerveau fait le tri entre ce que nous allons oublier et ce dont nous allons nous souvenir…
Ce tri est nécessaire pour faire de la place. On ne peut pas tout garder.

Pour moi, le fait d’écrire est une forme de lutte.
Je travaillais trop à garder les choses en moi, les écrire permet de faire de la place et m’aide à garder en mémoire certains sujets importants.

Les pensées, les souvenirs, posés sur le papier ne m’encombrent plus l’esprit.

Et ce deuil que je suis en train de faire concernant le passé, ce deuil que je travaille depuis plusieurs mois maintenant, me fait énormément de bien aussi.

Ma vie ne tournant plus autour de cela, je peux enfin vraiment la vivre.
Intensément, et normalement.

Mon cerveau n’étant plus en boucle sur les mêmes sujets, il peut envisager l’avenir, réfléchir à d’autres choses.

Pour le moment, j’ai encore peur de retomber dans l’oubli, revenir à zéro.
Peur de me réveiller un jour dans un endroit inconnu, sans savoir qui je suis ni où je suis.
Je ne sais pas si j’arriverai à me débarrasser de ça.

Le fait de savoir que mon cerveau l’a déjà fait et pourrait le refaire m’angoisse parfois.
Et je prends mille précautions, sans m’en rendre compte, pour le cas où cela se produirait encore.
Mais je ne désespère pas de cesser d’avoir peur.

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