Le chant des oiseaux la fait souffrir.
Le chant des oiseaux lui rappelle la
douceur et la simplicité de la vie.
Une douceur et une simplicité qu’elle
ne connaît pas. Qu’elle ne connaîtra jamais.
Le chant des oiseaux lui rappelle le
repos, la beauté, le bonheur.
Et elle sent sa blessure à l’intérieur
qui s’allonge, son enfer qui s’ouvre comme pour lui montrer que non, jamais
elle ne connaîtra le repos.
C’est trop tard pour elle.
La beauté lui fait mal. La beauté lui
rappelle la laideur qui la ronge.
Elle est de l’autre côté. Elle n’est
pas faite pour le bonheur. On l’a poussée en bas de la falaise.
Elle pourra remonter, sans doute, et
voir le paysage, la beauté, la gentillesse, la douceur. Elle pourra remonter et
connaître le bonheur.
Mais tout ce qu’elle verra lui
rappellera l’enfer qu’elle a vécu, le temps qu’elle a perdu.
Tout ce qu’elle verra la fera pleurer.
Elle ne pourra pas s’empêcher d’en
souffrir.
Parce qu’elle continuera de regarder
en bas, où elle a passé tout ce temps. Parce qu’elle aura encore en elle le
visage des monstres qu’elle y a vu et les blessures sanglantes qui ne se
referment pas.
Son âme lui paraît morte. Peut-on
encore goûter la vie après ça ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire