lundi 31 janvier 2022

Lundi 31 janvier 2022

 

Je sais que tu détestes ton visage, ce qu’on peut y lire dessus, ce que l’on voit quand on regarde dans tes yeux.

Tu as l’impression d’être un livre ouvert, que tout le monde peut voir les moindres détails de ta vie sur ton front, et surtout les plus sales.

 

Tu n’arrives pas à te regarder, à te voir autrement que comme cet enfant-là, à qui on a fait ça.

L’enfant qui a laissé faire, par naïveté, par innocence, par amour.

L’enfant qui s’est laissé faire, qui a obéi, qui ne s’est pas débattu.

 

Tu ne te reconnais pas sur les photos, tu ne te trouves pas joli.

Parce que, quand tu te regardes, tu vois ce trou béant, ce vide immense, et tu as l’impression que tout le monde le voit aussi.

 

Mais moi, quand je te regarde, je ne vois pas l’enfant qui a été violé, je vois l’adulte qui se bat pour survivre.

Je vois le courage, je vois la force.

La fragilité aussi, bien sûr, qui me donne envie de te porter, de te prendre dans mes bras, et de te dire que tout ira bien.

Tu verras, tout ira bien.

 

Le passé est ce qu’il est, mais le présent est important, et ce que tu fais de la suite de ta vie compte aussi.

 

Tu n’es pas que ça, tu n’es pas que l’enfant qui a mal, qui a peur et qui ne sait pas ce qui lui arrive.

Tu es aussi cet adulte qui se lève chaque jour avec ce combat à mener : vivre.

Vivre, tout simplement.

 

Et tu vas y arriver.

dimanche 23 janvier 2022

Dimanche 23 janvier 2022

 

Plus je m'en éloigne et plus j'y reviens.

A la fin, il ne reste que ça, toujours…


Je n'arrive pas à vivre dans un monde où les agresseurs restent impunis/en possibilité de faire encore du mal/en poste/vivant de manière parfaitement normale, avec des gens qui savent mais qui continuent de se taire.


Ce n'est pas le monde qu'on m'a vendu, ce n'est pas dans ce monde que je veux vivre.


Mais je ne peux pas faire la naïve et dire que je ne savais pas que ça pouvait arriver.
Je sais que c'est arrivé à d'autres, et ça me révoltait sans pour autant m'empêcher de vivre.

 

Maintenant, ça m'arrive à moi, et quand j'y pense, j'étouffe, je bloque, je ne respire plus.

Maintenant, ça m'arrive à moi et mon cœur s'est brisé, émietté.

 

Je dois résoudre la question : comment puis-je vivre dans un monde pareil ?

 

J'ai résolu une partie de la question en continuant de parler, d'écrire et de me battre.
Et je pensais que ça suffirait, mais ça ne suffit pas.


On m’a conseillé de me détacher de tout ça, de prendre du recul.


Et peut-être que c'est vraiment ce qu'il faut que je fasse, pour éviter que ça me détruise.

Et peut-être que j'y arriverai un jour.


Mais pour le moment je n'y arrive pas, et je n'arrive pas à résoudre la question.

jeudi 13 janvier 2022

Jeudi 13 janvier 2022

 

Je passe mon temps à chercher le mode d’emploi pour revenir à Elle :

La fille que j’étais ou celle que j’aurais pu être.

 

J’ai l’impression d’avoir besoin d’elle.

J’ai besoin de partir à sa rencontre, besoin de savoir si elle est différente de ce que je suis devenue aujourd’hui.

 

Ou si, quoi qu’il arrive, sa vie l’aurait quand même amenée à certains points de ma vie, si elle et moi on n’est pas en train de se rencontrer, quelque part… comme de fusionner à nouveau.

 

J’ai envie de la retrouver, et peut-être de redevenir elle.

Je sais que je cherche l’impossible retour en arrière.

 

Et je sais qu’elle est là, quand même.

Derrière chacun de mes mots, chacun de mes gestes.

 

Peut-être que c’est grâce à elle que je fais tout ce que je fais, après tout.

 

Je la crois douce et sensible, quand je me vois rude et amère.

Mais peut-être que cette force et cette ténacité qui m’ont tenue jusque-là me viennent d’elle.

 

Comment savoir, puisque sa vie a été bouleversée, et que rien, jamais, ne pourra la faire redevenir ce qu’elle était ?

 

Je pense à elle, aux espoirs et aux désirs qu’elle avait. A la vie qu’elle rêvait.

J’espère que je ne la déçois pas.

 

Et si un jour je devais me retrouver face à elle, j’espère qu’elle me dira :

Je suis fière de toi.

dimanche 9 janvier 2022

Dimanche 09 janvier 2022

 

L’année dernière j’ai changé le nom de cette page.

« Reconstruite » au lieu de « La reconstruction ».

 

Parce qu’une affaire avait été classée, j’avais décidé de la classer moi aussi.

Je pensais que je pouvais le faire.

 

Puis j’ai été rattrapée par la colère, la tristesse, le dégoût, la défiance.

 

Le passé ne voulait pas se taire.

Le passé ne voulait pas être classé. Et moi non plus, en fait.

 

Au final, je me sens détruite plutôt que reconstruite.

Pour le moment en tout cas.

 

J’ai explosé, c’est comme ça que je me sens.

Explosée.

 

Pour être définitivement reconstruite, il va me falloir rassembler les morceaux et les recoller un par un.

 

Je crois que c’est ma résolution pour la nouvelle année, ou la chose la plus proche d’une résolution.

 

Recoller les morceaux.