vendredi 14 juin 2019

Dimanche 09 décembre 2018


Je ne fais rien de tout cela pour moi.
Je le fais uniquement pour ne plus être un poids pour mon entourage.
D’une manière générale, je me sens de trop. Mon existence me pèse.
Je passe chaque seconde de ma vie avec ce fardeau sur mes épaules, les conséquences de ce que l’on m’a fait.
J’ai l’impression parfois que sortir du silence, c’est distribuer le fardeau. Avoir un ou deux confidents, ou même cette page, c’est comme avoir des piliers sur lesquels se reposer en cas de coup dur.
Mais les confidents sont des êtres humains avec leurs propres fardeaux. Et ils ne peuvent pas porter ma souffrance, qui est si lourde.
J’ai bien remarqué tout ça, j’ai bien remarqué le poids des choses, et l’équilibre fragile de chacun d’entre nous.
Apprendre à me débrouiller seule dans la vie quotidienne, apprendre à ne plus m’angoisser tout le temps, gérer ma colère, guérir, aller voir un psychologue… Tout ça, je le fais seulement pour soulager mes proches de ma présence pesante avec mon fardeau qui prend toute la place.
Est-ce que j’aurais fait tout cela pour moi seule ? Je n’en suis pas certaine.
J’ai été à la dérive pendant des années, je me laissais porter par ma souffrance, je ne prenais rien en main.
C’est seulement quand j’ai rencontré l’homme qui allait devenir mon mari, pour ne pas le faire souffrir, que j’ai commencé à vouloir guérir.
C’est seulement quand j’ai compris que je faisais souffrir certaines personnes de mon entourage que j’ai eu d’autres déclics et l’envie d’aller plus loin encore.
Parce que je ne veux plus faire souffrir personne à cause de ça.
L’abuseur a mis entre mes mains une bombe qui pourrait tout détruire autour de moi si je n’y prenais pas garde. Une bombe que j’ai déjà laissé échapper plusieurs fois dans ma vie. Une bombe que je me dois d’éteindre, pour les autres d’abord, pour moi ensuite.
Même si je sais que je devrais dire Pour moi avant tout. Mais je n’y arrive pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire