Je ne fais rien de tout cela pour moi.
Je le fais uniquement pour ne plus être un
poids pour mon entourage.
D’une manière générale, je me sens de trop. Mon
existence me pèse.
Je passe chaque seconde de ma vie avec ce
fardeau sur mes épaules, les conséquences de ce que l’on m’a fait.
J’ai l’impression parfois que sortir du
silence, c’est distribuer le fardeau. Avoir un ou deux confidents, ou même
cette page, c’est comme avoir des piliers sur lesquels se reposer en cas de
coup dur.
Mais les confidents sont des êtres humains
avec leurs propres fardeaux. Et ils ne peuvent pas porter ma souffrance, qui
est si lourde.
J’ai bien remarqué tout ça, j’ai bien remarqué
le poids des choses, et l’équilibre fragile de chacun d’entre nous.
Apprendre à me débrouiller seule dans la vie
quotidienne, apprendre à ne plus m’angoisser tout le temps, gérer ma colère,
guérir, aller voir un psychologue… Tout ça, je le fais seulement pour soulager
mes proches de ma présence pesante avec mon fardeau qui prend toute la place.
Est-ce que j’aurais fait tout cela pour moi
seule ? Je n’en suis pas certaine.
J’ai été à la dérive pendant des années, je me
laissais porter par ma souffrance, je ne prenais rien en main.
C’est seulement quand j’ai rencontré l’homme
qui allait devenir mon mari, pour ne pas le faire souffrir, que j’ai commencé à
vouloir guérir.
C’est seulement quand j’ai compris que je
faisais souffrir certaines personnes de mon entourage que j’ai eu d’autres
déclics et l’envie d’aller plus loin encore.
Parce que je ne veux plus faire souffrir
personne à cause de ça.
L’abuseur a mis entre mes mains une bombe qui
pourrait tout détruire autour de moi si je n’y prenais pas garde. Une bombe que
j’ai déjà laissé échapper plusieurs fois dans ma vie. Une bombe que je me dois
d’éteindre, pour les autres d’abord, pour moi ensuite.
Même si je sais que je devrais dire Pour moi
avant tout. Mais je n’y arrive pas.
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