vendredi 14 juin 2019

Jeudi 18 octobre 2018


J’ai parfois le sentiment que ma vie est foutue.
Je vais avoir 38 ans en décembre, j’ai passé ma vie à lutter contre la dépression, le traumatisme. Et quand je ne luttais pas, j’étais soit au fond du trou, soit en train d’essayer de comprendre ma vie.

Je n’ai pas travaillé depuis dix ans. Et même avant ça, j’avais très peu travaillé, étant donné que la dépression me rattrapait toujours et que je me révélais peu capable d’évoluer dans des milieux compétitifs, où il faut sans arrêt faire ses preuves, avoir les dents longues, montrer qu’on en a.

Je vais avoir 38 ans, et une partie de moi a toujours 15 ans, par conséquent je n’ai jamais fait mon âge, et je pense que je ne ferai jamais mon âge. Ce que je trouve merveilleux, mais qui est aussi un inconvénient.

Je ne supporte pas de vieillir, de réaliser que tout à coup les plus belles années de ma jeunesse sont passées à la trappe. La fille de 15 ans qui est en moi ne comprend pas ça, ce décalage entre ce qu’elle est et la réalité.

J’ai conscience que l’âge ne fait pas tout, qu’on ne devrait pas se juger en fonction de notre âge physique ou mental, que tout ça n’a pas la moindre importance, j’ai quand même ce sentiment de me sentir vieille, d’être passée à côté d’une partie de ma vie.
Aussi parce que, du haut de mes 15 ans, 38 ans c’est la vieillesse absolue (alors qu’en réalité, je le vois, il n’en est rien)… Un cap difficile à passer…

Toutes ces années parties en fumée, ces années passées à souffrir, à chercher, à comprendre. Ce temps qu’on ne me rendra pas.

Parfois, je me sens si désespérée que je n’ai plus envie de faire quoi que ce soit.
A d’autres moments, je ressens le besoin de profiter de la vie à fond, pour rattraper le retard, pour être sûre de n’avoir pas tant perdu.

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