J’ai parfois le sentiment que ma vie est
foutue.
Je vais avoir 38 ans en décembre, j’ai passé
ma vie à lutter contre la dépression, le traumatisme. Et quand je ne luttais
pas, j’étais soit au fond du trou, soit en train d’essayer de comprendre ma
vie.
Je n’ai pas travaillé depuis dix ans. Et même
avant ça, j’avais très peu travaillé, étant donné que la dépression me
rattrapait toujours et que je me révélais peu capable d’évoluer dans des
milieux compétitifs, où il faut sans arrêt faire ses preuves, avoir les dents
longues, montrer qu’on en a.
Je vais avoir 38 ans, et une partie de moi a
toujours 15 ans, par conséquent je n’ai jamais fait mon âge, et je pense que je
ne ferai jamais mon âge. Ce que je trouve merveilleux, mais qui est aussi un
inconvénient.
Je ne supporte pas de vieillir, de réaliser
que tout à coup les plus belles années de ma jeunesse sont passées à la trappe.
La fille de 15 ans qui est en moi ne comprend pas ça, ce décalage entre ce
qu’elle est et la réalité.
J’ai conscience que l’âge ne fait pas tout,
qu’on ne devrait pas se juger en fonction de notre âge physique ou mental, que
tout ça n’a pas la moindre importance, j’ai quand même ce sentiment de me
sentir vieille, d’être passée à côté d’une partie de ma vie.
Aussi parce que, du haut de mes 15 ans, 38 ans
c’est la vieillesse absolue (alors qu’en réalité, je le vois, il n’en est
rien)… Un cap difficile à passer…
Toutes ces années parties en fumée, ces années
passées à souffrir, à chercher, à comprendre. Ce temps qu’on ne me rendra pas.
Parfois, je me sens si désespérée que je n’ai
plus envie de faire quoi que ce soit.
A d’autres moments, je ressens le besoin de
profiter de la vie à fond, pour rattraper le retard, pour être sûre de n’avoir
pas tant perdu.
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