J’avais toujours un pied dans le passé et un
pied dans le présent.
Je passais la majeure partie de mon temps à me
souvenir de certaines choses, à être envahie par des souvenirs, qu’ils soient
bons ou mauvais...
Les bons, parce que j’avais peur de les
oublier, et les mauvais parce qu’ils revenaient sans que je puisse lutter.
Cela me ralentissait, ralentissait ma pensée
et m’empêchait de vivre intensément le présent.
Ces derniers temps je suis plus
« présente », et c’est une autre manière de fonctionner.
J’ai beaucoup moins de souvenirs envahissants
et je peux me concentrer sur ce qui se passe autour de moi, ma vie, le réel.
J’avais fait part au psychologue de ma peur
d’oublier, et il m’a dit que certaines choses étaient de toute manière dans ma
mémoire autobiographique.
Mais j’ai peur quand même…
C’est seulement la partie de moi qui vivait
dans le passé qui n’est plus là, et cela rend le quotidien plus simple.
Vivre dans le présent…
C’est une chose qui paraît tellement simple,
tellement normale, et pourtant il me faut m’habituer à cette nouvelle façon
d’être.
Si le passé m’envahissait trop, je trouvais
tout de même un certain confort à m’y réfugier dans les moments difficiles.
Il y a toujours bien sûr, des petits moments
du quotidien qui me rappellent ceci ou cela, mais c’est moins pesant et cela
reste anecdotique.
Ne plus avoir le cerveau qui voyage dans le
temps à longueur de journée crée un calme intérieur auquel je ne suis pas
habituée.
Je me sens comme un enfant qui fait ses
premiers pas dans le monde : il y a des choses que je découvre, tout
semble neuf et différent. J’ai tout à apprendre.
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