vendredi 14 juin 2019

Samedi 12 janvier 2019


Vers 20 ans, je me suis imaginée faire des études de psychologie, avant tout dans le but de comprendre ce que je vivais, mais aussi pour aider les autres plus tard.

Je ne suis jamais allée au bout de cette envie parce que j'avais déjà lu un livre de Freud et que je connaissais ses théories, je savais qu'elles étaient abominables et fausses.

Je savais qu'il me faudrait l'étudier, qu'il était un passage obligé, quasiment un dieu, et j'ai finalement changé de projet pour mon avenir.

Tout comme "Les chatouilles" que je ne suis pas allée voir, par peur de trop me reconnaître, je ne suis pas certaine de pouvoir regarder "Le phallus et le néant", j'ai trop peur d'en pleurer.

J'ai rencontré trois psychologues dans ma vie, entre mes 18 et mes 23 ans, qui ne m'ont pas crue, pas écoutée, qui m'ont fait croire que ce que je vivais n'était que fantasme et invention : « Tout est dans votre tête, mademoiselle »…

Ces psychologues ont participé à ma destruction. Sans personne vers qui me tourner, sans personne pour me croire et m'écouter, j'étais seule.

C'est seulement grâce à internet, plus tard, et grâce à mes recherches, en fouillant, en lisant d'autres victimes, en cherchant encore et encore dans Google des témoignages, des lectures, que j'ai appris l'existence d'une autre psychologie.

C'est internet qui m'a appris les mots "dissociation traumatique", "amnésie traumatique", "victimologie" qui enfin définissaient ce que je vivais.

C'est par internet que j'ai appris l'existence de ce livre fabuleux, "Le soi hanté", qui est devenu ma bible, et c'est ensuite sur Amazon que j'ai découvert tous les autres livres sur la dissociation traumatique.

C''est par internet que j'ai compris que je n'étais pas folle, et qu'il existait tout un monde loin de ces vieilles théories freudiennes, des théories poussiéreuses que beaucoup refusent de remettre en question.

Nous sommes victimes, nous souffrons, mais nous devons tout faire nous-mêmes…
Rien ne viendra à nous, aucune information ne nous parviendra des vieux psychologues attachés à Freud, rien ne viendra depuis l'extérieur.

Quelle force faut-il pour faire toutes ces démarches, quelle force faut-il puiser en nous, la force de comprendre, de s'en sortir malgré les obstacles ?

Et combien d'entre nous n'ont pas eu cette force, ou la possibilité d'internet, combien d'entre nous n'ont pas eu la chance de tomber un jour sur LE témoignage, ou LE livre qui leur disait enfin "on vous croit. Vous n'êtes pas folle. Ce que vous vivez s'explique et peut se guérir" ?

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