C’est très bizarre de se relire, des mois plus
tard.
De relire toutes ces émotions que l’on a ressenties
très fortement, qui nous ont transpercées de part en part.
Ces mots que nous avons vécus, au plus profond
de nous-mêmes.
Et qui, des mois ou des semaines après, ne
nous font presque plus rien.
Parce que tout a été digéré, compris, intégré.
Les émotions ne sont plus si fortes, plus si tranchantes.
Notre compréhension des événements est
différente.
Entre-temps, nous avons changé, grandi.
Nous ne sommes déjà plus la personne que nous
étions il y a quelques mois.
Nous sommes déjà autre chose…
J’aime ce regard porté sur mes anciens écrits.
Un regard neuf, différent.
Le vécu est derrière, et il ne reste que ces mots.
Ces mots qui me définissaient autrefois et qui
ne me définissent plus désormais.
J’ai relu des choses écrites il y a deux ans,
un an, six mois.
J’ai vu l’évolution à travers les pages.
Les choses que je traversais à certaines
périodes et que je ne pensais pas pouvoir surmonter… Que j’ai surmonté
finalement.
Tout ce que j’ai pensé, tout ce que j’ai fait…
Cette autre moi, cette moi du passé, cette
personne qui parfois m’agace, m’énerve, par sa façon de stagner sur les mêmes
obstacles, de recommencer les mêmes erreurs.
Cette autre moi que j’admire aussi, pour les
décisions qu’elle a prises, le courage dont elle a fait preuve.
Je suis la somme de mes écrits.
J’aime ces retours en arrière qui me
permettent de voir les progrès, les évolutions, les changements.
J’ai l’impression d’être si lente parfois, si
idiote à d’autres moments.
Il faut se laisser le temps, mais j’étais
pressée.
Aujourd’hui je me rends compte de tout le
temps nécessaire à certaines prises de conscience, que certaines choses n’auraient
pas pu avoir lieu d’une autre façon et n’auraient pas pu aller plus vite.
Car il me fallait vivre d’abord d’autres
expériences à côté pour comprendre, débloquer d’autres nœuds, et continuer…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire