dimanche 30 août 2020

Dimanche 30 août 2020

 Journées difficiles en ce moment… L’impression de couler, de me noyer, d’étouffer.

La seule chose qui  me motive, qui me pousse, c’est que je sais que j’arriverai à traverser ça aussi…

 

Dans quelques semaines ou dans quelques mois, quand je reviendrai en arrière, j’aurais envie de dire à la moi du passé :

« Tu vois, une fois de plus tu te sentais à bout de force, à bout de tout, mais une fois de plus tu as surmonté l’obstacle. Tu as survécu alors que tu pensais mourir »… Ce qui m’arrive chaque fois que je relis les années passées.

 

Et je voudrais déjà être à ce stade-là, quand je relirai les passages douloureux après les avoir dépassés.

 

Mais je sais aussi que ce qui est important, c’est de vivre tout ça, aussi dur que cela puisse être sur le moment.

 

Avancer, un pas après l’autre, juste avancer sans compter, sans se retourner tous les trois pas.

Faire les tâches les unes après les autres, comme elles se présentent.

 

Petit à petit, je franchirai cette montagne, sans m’en rendre compte.

 

Quand on est en plein dedans, on ne voit rien.

On voit les obstacles, mais pas la progression.

Le doute, la peur et les petits échecs sont au premier plan et effacent tout le reste, tout le positif à côté.

 

C’est seulement des mois plus tard qu’on prend conscience d’avoir traversé les turbulences. Et d’y avoir survécu alors que, sur le moment, on ne pensait pas réussir.

 

On prend conscience qu’on a grimpé alors qu’on avait plutôt l’impression de tomber…

 

J’ai peur mais je veux croire en ça, la possibilité d’en être capable.

 

mercredi 26 août 2020

Mercredi 26 août 2020

 

Le trauma c’est un boulet qui se traîne à tes pieds.

Ce truc qui te cloue au sol quand tu voudrais t’envoler.

 

Tu regardes les autres et tu ne comprends pas.

Eux, ils avancent, l’air d’être si sûrs d’eux,

Sûr de ce qu’ils font, et de où ils vont.

 

Mais toi, tu ne sais pas.

Tu ne sais rien, plus rien.

 

Ton avenir semble s’enfuir chaque fois que tu l’approches.

Quand tu regardes en arrière, c’est un trou noir qui voudrait t’attirer.

 

Les pieds englués, collés au sol,

Tu essaies de courir pour rattraper les autres.

Mais ils sont trop loin, de plus en plus…

 

Tu sens que ça t’aspire et tu résistes autant que tu peux.

 

Mais le monde n’est pas fait pour toi.

Tu es trop étrange, et trop lent.

Personne ne comprend ce regard triste et désespéré que tu portes sur la vie.

 

On te dit de penser à autre chose.

Mais il n’y a rien, rien d’autre que le trou noir qui pousse partout où tu voudrais aller.

 

Et tu voudrais leur dire J’ai déjà essayé, mais ça n’a pas marché.

Tu voudrais leur raconter le trou noir, les pieds englués, le brouillard quand tu regardes au loin…

Mais chaque fois que tu essaies, on dirait qu’ils ne comprennent pas.

 

Et plus tu les sens s’éloigner, prendre leur envol, plus tu sens cette vitre qui les sépare de toi.

 

Il y a des idées folles, comme retourner dans le passé, plonger dans la boue, affronter le trou noir, pour enfin briser les vitres et coller de nouvelles ailes à tes pieds…

 

Il y a des idées folles comme essayer quand même, essayer malgré tout.

Et même si tu le fais plus lentement, même si tu ne vas pas aussi loin, tu pourras être fier de toi.

 

Le trauma, en attendant, c’est ta vie. Une vie entière à recoller les morceaux.

En silence, en secret, en pagaille aussi…

 

Lutter contre tout ça, c’est le plus difficile. On ne parlera pas de toi, personne ne t’applaudira.

Il n’y aura ni livre ni film à ton sujet.

Et pourtant, c’est bien ce que tu es : l’héroïne de ta propre vie.

 

Car tu dois te battre deux fois plus pour obtenir tout ce que tu veux,

et tu connais le coût de chaque victoire, le prix de chaque sourire.

Et puis il y a l’espoir de s’en sortir… Pouvoir s’envoler, au moins aussi haut que les autres.

Pouvoir avancer, au moins aussi loin que les autres…

samedi 22 août 2020

Samedi 22 août 2020

 

J’imagine toujours vivre dans un endroit paisible et merveilleux. Un endroit où je me sentirai vraiment bien.

 

Mais cet endroit, c’est d’abord en moi que je dois le créer.

C’est en moi qu’il doit vivre.

 

Ainsi, je ne passerai plus mon temps à courir après ce qui n’existe peut-être pas. Ou à être déçue de ne pas trouver… ou bien encore, de me sentir toujours aussi mal.

 

Aucun endroit ne peut me guérir, me nettoyer de cette saleté, cette pesanteur que je sens toujours sur moi.

Et même, j’ai plutôt toujours peur de salir par ma présence, mes pensées, ma lourdeur…

 

Mais parfois, comme ces temps-ci, un petit miracle se produit et la vie devient simplement ce qu’elle aurait toujours dû être.

 

Pas besoin de partir loin, pas besoin de trouver le meilleur des endroits.

 

Vivre.

Juste vivre.

Ce bol d’air frais au milieu du drame de ma vie.

 

Vivre comme si rien de moche ni de malsain ne m’était jamais arrivé.

 

Ces petits moments magiques, grappillés deci delà… Quelques jours de simplicité et de vrai bonheur.

 

Légère.

D’une légèreté si rare, si précieuse.

Je profite de ces moments bulles de savon, je m’en nourris.

 

Je vis pour les retrouver, garder cette sensation en moi, ce petit lac de paix et de calme où rien de mauvais n’arrive jamais.

 

Et j’espère qu’un jour mon quotidien sera de ressentir cette paix, cette joie, tout simplement et sans effort à faire.

 

vendredi 14 août 2020

Vendredi 14 août 2020

 Maintenant, il te faut remplir la page blanche.

Cet espace que tu croyais vide.

Cet endroit que tu croyais ne pas t’appartenir, mais qui est à toi. Qui est toi.

 

Maintenant aussi, il faut remplir la page tachée de sang et celle salie de boue.

 

Même si tu sais que coller des fleurs ou faire de jolis dessins par-dessus n’enlèvera pas les traces.

Même si tu te demandes si on peut mélanger des paillettes au sang de la mort, et appeler quand même cela la vie.

 

Mais il y a d’autres pages dans ce cahier.

Et peut-être qu’ajouter des feuilles de joies parmi les pages de tristesse atténuera un peu ta douleur, et adoucira, sans doute, la vie.

 

Après tout, les nénuphars naissent dans la boue.

Et il y a sûrement un nénuphar à trouver au milieu de ces pages.

 

Il y a peut-être quelque chose à créer, comme décider toi-même de la forme à donner à ces traces de sang, ou des reliefs à former dans ces taches de boue.

 

Te voilà donc, avec ce cahier, dont certaines pages sont déjà arrachées ou salies ; et d’autres sont blanches et nettes, toutes prêtes à accueillir le sillon de ton pinceau.

 

Il y a peut-être quelque chose à faire avec tout ça. Quelque chose qui sera Toi.