vendredi 14 juin 2019

Dimanche 28 avril 2019


Elle voudrait des couleurs sur les murs gris de ses pensées.
Ou elle voudrait oser, pour une fois, pousser la porte et sortir.

Mais si elle a peur de rester enfermée, elle a peur d’affronter l’extérieur aussi.

Sur ses murs se peignent des dessins en noir et blanc, les monstres qu’elle veut fuir, les images qui la poursuivent.

Dehors, d’autres monstres peut-être, qui pourraient la manger, l’envahir.

Le sol sous ses pieds, bancal, la fait chavirer à chaque pas.
Alors elle reste assise dans le noir, les yeux fermés, les bras croisés.
Elle attend que le cauchemar passe.

Sous ses paupières closes, noyées de larmes, elle imagine les couleurs qu’elle peindrait dans son monde à elle.

Son cœur serré bat fort, prêt à exploser.

Elle voudrait être aveugle pour ne plus voir, elle voudrait être glace pour ne plus ressentir.

Sa vie, derrière des rideaux déchirés, ne semble jamais avoir de sens profond, réel.
Elle aurait voulu ne jamais naître.

Et puis un jour, un trait de lumière… La porte s’ouvre.

Quelqu’un qui dit, simplement : « Accroche-toi. Je suis là. »

Elle prend le bras sans savoir où elle va.
Ses premiers pas, d’abord chancelants, deviennent peu à peu confiants.

Elle voit les fleurs, elle voit la mer, elle voit les oiseaux… La caresse du vent, la chaleur du soleil, des odeurs sucrées et de belles musiques.

La prison semble si lointaine, inexistante, juste un cauchemar.
Elle y retourne chaque nuit et se réveille tard, les yeux rougis de larmes...

Il y a la prison, et il y a la liberté.
Elle s’accommode de cette vie qui n’était pas son choix.

La petite prisonnière aux cheveux emmêlés, les joues en feu d’avoir été trop heureuse, chaque matin se réveille dans la crasse de sa prison.

Et chaque matin, elle s’accroche à la main qui lui est tendue.
Donnant sa confiance aveugle, avec l’impression de reprendre un peu le pouvoir sur sa vie.

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