Elle
voudrait des couleurs sur les murs gris de ses pensées.
Ou
elle voudrait oser, pour une fois, pousser la porte et sortir.
Mais
si elle a peur de rester enfermée, elle a peur d’affronter l’extérieur aussi.
Sur
ses murs se peignent des dessins en noir et blanc, les monstres qu’elle veut
fuir, les images qui la poursuivent.
Dehors,
d’autres monstres peut-être, qui pourraient la manger, l’envahir.
Le
sol sous ses pieds, bancal, la fait chavirer à chaque pas.
Alors
elle reste assise dans le noir, les yeux fermés, les bras croisés.
Elle
attend que le cauchemar passe.
Sous
ses paupières closes, noyées de larmes, elle imagine les couleurs qu’elle
peindrait dans son monde à elle.
Son
cœur serré bat fort, prêt à exploser.
Elle
voudrait être aveugle pour ne plus voir, elle voudrait être glace pour ne plus
ressentir.
Sa
vie, derrière des rideaux déchirés, ne semble jamais avoir de sens profond,
réel.
Elle
aurait voulu ne jamais naître.
Et
puis un jour, un trait de lumière… La porte s’ouvre.
Quelqu’un
qui dit, simplement : « Accroche-toi. Je suis là. »
Elle
prend le bras sans savoir où elle va.
Ses
premiers pas, d’abord chancelants, deviennent peu à peu confiants.
Elle
voit les fleurs, elle voit la mer, elle voit les oiseaux… La caresse du vent,
la chaleur du soleil, des odeurs sucrées et de belles musiques.
La
prison semble si lointaine, inexistante, juste un cauchemar.
Elle
y retourne chaque nuit et se réveille tard, les yeux rougis de larmes...
Il
y a la prison, et il y a la liberté.
Elle
s’accommode de cette vie qui n’était pas son choix.
La
petite prisonnière aux cheveux emmêlés, les joues en feu d’avoir été trop heureuse,
chaque matin se réveille dans la crasse de sa prison.
Et
chaque matin, elle s’accroche à la main qui lui est tendue.
Donnant
sa confiance aveugle, avec l’impression de reprendre un peu le pouvoir sur sa
vie.
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