Apparition et disparition des autres
« moi »…
Je ne sais pas où vont les autres parties de
moi dissociées quand elles ne sont « pas là ».
Dans certains moments de crise, de stress,
certaines réapparaissent ou se réveillent, puis se taisent à nouveau quand la
crise est finie.
J’ai eu beaucoup à faire ces derniers mois
avec ma partie de quinze ans, qui est silencieuse depuis plusieurs semaines.
Je ne sais pas si ça veut dire que je l’ai
« intégrée ».
Je ne sais pas si ça veut dire qu’elle est
« endormie », jusqu’à son prochain réveil.
Je ne sais pas comment le savoir.
Je sais seulement que pour l’instant son
absence m’apaise.
Parce qu’elle était trop souffrante.
Je l’espère guérie, j’espère avoir réussi ça,
au moins.
Mais je ne sais pas comment le savoir.
Du fait qu’elle s’est tue, une autre partie de
moi semble s’être fait une nouvelle place, ou simplement parce que certaines
choses sont plus calmes et que je suis plus à l’écoute.
La petite fille de neuf ou onze ans, qui me
montre parfois sa tristesse…
La semaine dernière, j’ai dissocié jusqu’à cet
âge (quel qu’il soit), pendant au moins deux jours.
La petite fille ne comprend pas la cruauté du
monde, elle a été bouleversée de certaines choses et a eu besoin de réconfort.
Ces régressions me dérangent de plus en plus
dans la vie quotidienne.
Si j’aime être ce que je suis, juste comme je
suis, il est parfois gênant de se retrouver à parler, agir comme une enfant.
Seule ou en présence de mon mari, ça va.
Encore que, j’ai demandé à mon mari l’effet
que cela lui faisait, et bien sûr il m’a répondu que c’était bizarre pour lui.
Mais il accepte, comprend, et réconforte si
nécessaire.
Si ça arrive avec ma fille ou à l’extérieur,
ça m’agace parce que c’est compliqué.
Quand la moi-adulte n’est pas vraiment au
poste de pilotage, et que je me dois d’agir plus ou moins normalement pour
éviter de choquer les gens, c’est vraiment difficile.
Je ne sais plus si j’ai envie de continuer à
vivre comme ça, ou si j’ai envie de guérir le trouble dissociatif.
Comme toujours, me retrouver seule dans ma
tête me fait peur.
Mais en même temps, toutes ces parties qui
entrent et qui sortent sans que j’aie l’impression d’avoir le contrôle, cela me
fatigue aussi.
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