jeudi 30 janvier 2020

Jeudi 30 janvier 2020


Parler, parler, faire éclater la bulle…
La parole se répand,
La parole avance et ne reculera plus.

Parler, parler, faire exploser la bombe,
Regarder s’éparpiller les morceaux…

Parfois il y a juste ce moment où l’on n’en peut plus du silence.
Et alors on parle, quelle que soit notre force, et quelles que soient nos faiblesses, parce qu’il n’y a tout simplement plus d’autre choix.

Parce qu’on ne peut plus rester sans rien faire.
Parce qu’on a besoin de laisser sortir le cri.
Ce cri qui pousse et ne demande qu’à sortir.

Parfois, on en a marre, et peut-être qu’on se sent plus fort, comme soutenu par les autres victimes qui sortent du silence, soutenu par celles qui ouvrent la voie.

Parler, ce n’est pas le plus simple, mais c’est ce qui fait le plus de bien.

lundi 27 janvier 2020

Lundi 27 janvier 2020


Si petite, presque écrasée par le poids des responsabilités.
Et pourtant si grande et si forte.
Courageuse aussi…

Elle veut pousser, grandir encore, jusqu’à s’élever.
Que plus rien ne l’atteigne.

Cesser de souffrir, car elle aura anéanti la souffrance.
Elle l’aura brisée, émiettée.
Si petite souffrance,
Dans sa main devenue si grande…

Et son cœur, grand lui aussi,
Saura tarir ses larmes pour donner place à l’espoir.

Si petite, et pourtant si grande.
Si faible, et pourtant si forte…

Elle a cessé d’avoir peur
Et de marcher comme un fantôme.

Elle a levé la tête et elle l’a regardé :
C’est à lui d’avoir peur maintenant.

jeudi 23 janvier 2020

Jeudi 23 janvier 2020


Voilà maintenant un mois que je ne vais plus chez le psychologue, et si l’humeur est généralement haute, il y a parfois encore des petits moments de tristesse ou d’angoisse.

Ça fait bizarre d’être sans lui dans ces moments-là, de ne plus avoir quelqu’un pour parler spécifiquement de ce qui ne va pas.
C’était reposant et assez confortable qu’il soit là pour m’aider à m’occuper de tout ça, m’aider à y réfléchir d’une manière différente, trouver des solutions.

Etre seule ça me donne l’impression de sauter sans parachute.
Maintenant, je dois prendre soin de moi, m’occuper de moi toute seule comme une grande.

Je le faisais déjà avant, mais je le faisais mal.
Et j’attendais aussi beaucoup des autres qu’ils m’apportent un soutien qu’ils ne pouvaient me donner,  parce que je demandais trop : j’avais besoin d’être entièrement portée.

J’ai les moyens de prendre soin de moi et maintenant je sais que je peux le faire.
Je peux me faire confiance là-dessus et c’était vraiment ce dont j’avais besoin : savoir que je peux compter sur moi.
Savoir exactement qui je suis, ce que je veux, et ne plus douter de cette force en moi.

Et le fait que maintenant, les autres aussi peuvent compter sur moi… C’était important je pense, pour ma vie de famille.

Apprendre à endosser toutes ces responsabilités sans qu’elles me pèsent, sans aucune peur de ne pas savoir y arriver, sans peur de mourir ou de me perdre entièrement.
Avec cette confiance absolue, cette certitude que je saurais, quoi qu’il arrive, trouver une solution… Et même si je n’en trouve pas, le monde ne s’écroulera pas sous mes pieds.

lundi 20 janvier 2020

Lundi 20 janvier 2020


Tu as longtemps été le gardien du silence.
Tu m’as enfermée dans cette prison d’enfer et je suis restée seule, avec l’écho de mes propres cris en résonance.
Je me cognais aux parois, je me faisais souffrir ou je criais encore plus.
Mais rien n’aidait, rien. Rien ne brisait les murs de verre que tu avais refermés sur moi.

Je croyais qu’il y avait une serrure et que tu avais la clé.
Mais les parois étaient seulement lisses, et sans issue.

Je ne voyais aucun moyen de sortir de là. Aucun.
Pas d’autre choix que de m’y habituer, et marcher avec ces murs de verre autour de moi.
Seule, au milieu du monde… C’est là que tu m’as laissée.

Aujourd’hui je suis sortie de la prison et je t’y ai enfermé.
A ton tour d’être ici, à l’étroit, dans une cage qui se resserre quand on essaie de fuir.
A ton tour d’être seul avec tes propres cris.

Maintenant, tu sais ce que ça fait que d’être là, en dehors du monde, en dehors de la vie.
Maintenant, tu sais ce que ça fait de se débattre sans trouver de solution, d’essayer de s’enfuir sans pouvoir s’échapper…

C’était ma vie de silence, ma vie vide de sens, mais tout ça c’était ta cage... Et je te l’ai rendue, sans regrets…

vendredi 17 janvier 2020

Vendredi 17 janvier 2020


J’ai lu tout à l’heure un commentaire disant que les femmes ne donnaient sans doute pas assez de plaisir aux hommes, raison pour laquelle ils s’en prennent aux enfants…

Ou comment renvoyer la culpabilité et la responsabilité des faits de pédocriminalité à la femme… C’est encore de sa faute !

Et quoi qu’il arrive, d’ailleurs, c’est la faute de tout le monde sauf du pédocriminel lui-même : est-ce qu’il n’y aurait pas eu des regards aguicheurs, une incompréhension, est-ce que tout cela s’est vraiment passé, est-ce que ce ne serait pas des mensonges pour attirer l’attention…

Quelles que soient les preuves étalées, personne ne le croit ni ne veut le croire.

On dit d’une femme qui porte plainte qu’elle était consentante mais n’assume pas, qu’elle se venge, on parle de promotion canapé ratée, de jalousie…

On dit aussi qu’elle le fait pour l’argent (et ceux qui le disent ne savent pas dans quelles conditions on peut, si on a de la chance, obtenir des dommages et intérêts…)

Certains disent qu’il faut autoriser le mariage aux prêtres, que ça éviterait les abus…

Ont-ils conscience que, par ces mots, la femme devient l’objet sexuel de transition pour éviter la violence ?
Ont-ils conscience que ça n’a aucun sens ?
Cette violence des abus sexuels n’a pas sa place dans le sexe amoureux, et s’ils mélangent l’un et l’autre c’est qu’ils ont un problème…

J’attends le jour où les gens diront enfin simplement « c’est de sa faute à LUI, il n’avait pas à faire ça ! ».

Au lieu de trouver des excuses et de culpabiliser la victime.

Au lieu remettre la responsabilité sur le dos des femmes, et le manque de sexe des hommes, ces pauvres créatures esclaves de leurs pulsions…