vendredi 14 juin 2019

Vendredi 20 avril 2018


Les gens qui traversent la vie sans aucune embûche ne savent pas la chance qu’ils ont. Ils ne savent pas apprécier la caresse d’un rayon de soleil, la chaleur d’un bon café après avoir longtemps pleuré, ni la douceur d’un après-midi calme après des jours et des semaines d’ouragan.
J’ai tellement rêvé d’être à leur place, d’avoir eu cette enfance normale et cet avenir serein. Mais parfois, je préfère être juste moi et profiter des choses comme elles viennent.
C’est vrai que je ne peux pas dire « je suis heureuse », je ne peux pas le dire dans la durée. Je peux dire « j’ai été heureuse pendant une heure, une matinée, une journée, une semaine, et c’était merveilleux ».
C’est vrai que, quand on me demande si « ça va ? », je ne sais pas quoi répondre. « Ca va ? », ça dépend par rapport à quoi ? Mon  couple, ça va. Notre famille, ça va. Notre maison, ça va. Moi, ça dépend. Des fois je vais, et des fois pas, mais ça ne change rien au reste, ça n’annule pas tout ce qui va bien.
J’apprends à apprécier les moments de répit comme des petits cadeaux de la vie, des bouffées d’air frais qui arrivent souvent pile quand j’en ai besoin.
J’apprends à faire durer ces moments dans la mesure du possible. A ne pas les gâcher, surtout, en pensant à tout ce qui ne va pas dans ma tête. On a bien le temps pour penser à ce qui ne va pas.
Aussi parce que je vois le bonheur comme une grande explosion qui envahit tout. C’est ce bonheur-là après lequel je cours. Je vois trop grand, trop loin sans doute. Mais je ne vois pas pourquoi je n’y aurais pas droit. Et je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas tout faire pour y arriver.
J’y arriverai, ou pas. Mais j’aurais essayé.

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