Définir les contours de l’emprise. Savoir
reconnaître et différencier les pensées qui m’appartiennent des pensées
intrusives créées par l’abus sexuel.
Apprendre à ne pas écouter les pensées intrusives,
à les contourner, à leur opposer des vérités immuables, des faits vérifiables.
S’accrocher aux vérités, ne plus écouter leurs
mensonges. Faire sortir le venin.
J’ai été très longtemps parasitée. Mais je ne
m’en rendais pas compte. Quand je me sentais nulle, inutile, quand je pensais
devoir disparaître de la surface de la terre, quand j’ai préféré m’avilir et me
salir encore plus que ce qui avait déjà été fait, quand j’ai laissé faire ceux
qui me manquaient de respect, j’écoutais les pensées intrusives qui me disaient
que je ne valais pas mieux que ça.
J’étais inapte aux relations humaines, je ne
savais pas communiquer, je faisais confiance à n’importe qui, surtout aux gens
voués à me faire du mal, dans les bras desquels je me jetais facilement.
A force d’observer les relations des autres
entre eux, à force de lectures et de recherches sur la psychologie humaine pour
régler mes propres problèmes, j’ai peu à peu compris le fonctionnement des
relations saines, basées sur le respect, l’amour, la vérité.
Ca n’a pas pour autant résolu les pensées
intrusives, qui continuaient de me torturer. Elles reviennent d’ailleurs
parfois encore me faire souffrir.
La règle de base est toujours de ne pas les
écouter, de faire même le contraire de ce qu’elles voudraient que je fasse.
Elles voudraient que je me taise ? Je vais parler ! Elles voudraient
que je m’efface ? Je vais exister ! Elles voudraient que je n’ose
pas ? Je vais oser ! Et quel bien cela fait, de faire enfin ce que JE
veux !
Les pensées intrusives sont là pour nous
détruire, elles sont le résidu de ce que nous avons vécu avec l’abuseur. Plus
nous construirons quelque chose, plus nous aurons confiance en nous, et plus
elles vont s’élever, se rebeller pour nous rabaisser à nouveau… Et ça sera dur.
Mais il faudra continuer le chemin malgré tout, malgré elles.
Briser
les murs qu’elles ont construit entre nous et le monde.
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