vendredi 14 juin 2019

Jeudi 21 décembre 2017


Je pensais ce matin à la façon que j’avais de réapprendre à vivre.
Je ne sais pas comment expliquer ça. Comment les choses peu à peu reprennent leurs couleurs. Comment je change finalement bien plus que je ne le remarque. Comment je reprends vie après des années de souffrance.
Je m’intéresse à beaucoup plus de choses, je fais beaucoup plus de choses, j’ai de plus en plus d’envies et de projets, de moins en moins peur du monde… L’air de rien, par petites touches…
Comme si j’étais un tableau en noir et blanc et que peu à peu le peintre rajoutait des couleurs. Mais le peintre c’est moi.
Je me demande ce que ça fait de vivre auprès de quelqu’un qui était en noir et blanc, et de voir peu à peu les changements s’opérer.
Il faut toujours que je revienne à ça, quelque part, qu’est-ce que ça fait d’être de l’autre côté.
Je crois que mon mari avait vu les couleurs avant que je ne les remarque moi-même. Je crois qu’il savait ce qui se cachait sous ma carapace. A-t-il meilleure vue que les autres ? Ou bien ma carapace me protégeait si peu du monde, était si transparente ?
Je crois que je sais ce que c’est en réalité, que moi aussi j’ai dû rencontrer des gens qui se croyaient en noir et blanc, qui ne voyaient pas leurs couleurs, leurs possibilités. M’être dit que c’était dommage. M’être demandée comment révéler ce potentiel, comment aider. Et m’être sentie impuissante.
C’est sans doute juste ça, qu’on ressent quand on est de l’autre côté. L’impuissance et l’attente, l’envie d’aider, l’envie de faire quelque chose. Mais chacun est seul peintre de sa vie et personne ne peut rajouter les couleurs à notre place.

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