Dimanche 11 février 2018

J'ai écrit ce petit texte l'année dernière. J'écrivais sur mes angoisses pour mieux les comprendre, quand j'ai fini par écrire ça... J'ai découvert que ma plus grande angoisse est d'être confrontée à l'autre, au regard de l'autre, et surtout d'être manipulée... Quoi de plus logique, finalement, quand on a été victime d'abus sexuel.

Sans m'en rendre compte je décrivais ce que j'avais vécu...

"L’autre me demande de me plier, me force à me plier, me tordre pour être ce que je ne suis pas. Je résiste mais je faiblis, je finis par plier et me détester de jouer le jeu de l’autre, le je de l’autre.

Je me hais et je hais l’autre pour ce jeu vicieux qu’il me fait jouer.

Je me hais d’être faible.

Je me hais de plier.

L’autre me regarde m’avilir dans le mensonge, moi l’amoureuse du vrai. Il me regarde m’abaisser jusqu’à lui pour me montrer que je ne suis pas meilleure, pour me salir comme il est sale, pour me briser comme il est brisé, me détruire comme il est détruit.

Il veut m’emmener avec lui et je me sauverai en refusant de jouer.

C’est toujours le même vieux jeu, ce jeu de pouvoir.

Autrefois je ne pouvais pas lutter. Aujourd’hui je peux. En refusant d’entrer dans le jeu, je refuse à l’autre sa volonté de prise de pouvoir sur moi, je lui refuse son jeu et son pouvoir.

C’est la seule manière de lutter, qui est en réalité ne pas lutter."