Le problème des responsabilités c’est qu’elles m’épuisent nerveusement.
Je craque, régulièrement, une fois par mois, une fois tous les trois mois,
parfois une fois par semaine.
Les responsabilités m’écrasent les épaules, je sens leur poids, c’est trop
lourd, il y a toujours un moment où je m’effondre.
Je dois me reposer, penser à moi.
Penser à moi, prendre soin de moi, encore et toujours.
Parce que derrière la force de parler, la force de porter plainte, la force
de rester en vie, il y a un être fragile, un petit enfant fatigué.
Je ne supporte pas que l’on parle du traumatisme comme d’une maladie. Je ne
veux pas être malade. Mais finalement ce n’est même pas un problème de mots. On
peut dire traumatisme, maladie, handicap, c’est vrai c’est exactement ça de
toute façon.
En réalité ce que je ne supporte surtout pas, c’est de me sentir diminuée.
Je ne supporte pas de me sentir faible.
En dehors de la fatigue psychique, j’ai actuellement un problème physique qui
m’empêche de reprendre le sport, m’empêche d’être à 100% de mes capacités
physiques. Et ça non plus je n’aime pas.
Je n’aime pas ma faiblesse.
Ce n’est pas tellement un problème de fierté, c’est surtout parce que mes
faiblesses m’empêchent d’affronter le monde extérieur comme je le voudrais,
elles m’obligent à dépendre de quelqu’un pour prendre soin de moi et m’épauler.
Je déteste être dépendante, parce que cela implique de faire confiance.
On ne se rend pas compte à quel point faire confiance à quelqu’un c’est lui
laisser notre vie ou notre cœur entre les mains, c’est beaucoup de chose, c’est
précieux.
Et la personne à qui l’on fait confiance peut nous faire du mal si elle
veut. C’est ça qui me fait peur. La possibilité qu’on me fasse mal.
J’ai donc ce souci de rester forte, ce souci d’indépendance pour dépendre
le moins possible voire pas du tout des autres, pour éviter la possibilité que
l’on me fasse du mal.
Et j’endosse peut-être trop de choses sur mes épaules, je veux garder le
contrôle absolument, au lieu de me laisser aller à la confiance, au lieu de
lâcher prise…
J’apprends, petit à petit, sur certaines choses mais il semble que ce ne
soit pas suffisant, puisqu’il m’arrive encore de craquer…
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