samedi 29 juin 2019

Samedi 29 juin 2019


J’ai rompu les liens avec quelqu’un qui m’a beaucoup fait souffrir.
C’était une relation… étrange.

Ce n’était pas une relation.

Il s’agit d’un homme dont j’ai cru être amoureuse lorsque j’étais adolescente, et qui a abusé de moi, sans scrupule, sans excuse.

A cette époque, j’étais jeune et je ne comprenais pas.
Je me sentais amoureuse, je croyais en l’amour.

Je ne voyais pas que j’étais sous emprise.

L’emprise est restée et donc ma sympathie pour cet homme aussi…
Après des années, je voulais apaiser les choses, je voulais que nous soyons amis désormais.

Rien n’était grave, j’avais tout pardonné, j’avais accepté que ce qui était arrivé par le passé puisse être en partie de ma faute, que j’avais sans doute voulu/désiré que les choses se passent comme elles s’étaient passées…

Je ne voyais pas que cet homme souhaitait que je reste de son côté simplement pour éviter que je le dénonce.

Nous n’étions pas amis, nous étions dans une mascarade, une parodie, mais je voulais y croire.

Je ne voyais pas l’emprise, le fait qu’il avait du pouvoir sur moi parce qu’il avait été mon entraîneur.

Et qu’autrefois, sa plus grande erreur a été de dépasser les limites dues à sa fonction d’entraîneur: il a répondu à mes sentiments par du (mauvais) sexe.

Des sentiments qui n’étaient certainement qu’une idéalisation adolescente, et qui n’avaient pas besoin qu’on leur apporte de réponse, encore moins celle du (sale) sexe.

Je ne voyais pas qu’à l’époque j’étais sous son contrôle, et que je continuerai de l’être d’une manière ou d’une autre tant que je n’aurais pas brisé mes chaînes.

Une grande partie du travail de ces derniers mois a été de prendre conscience de la toxicité de cette « relation ».

Prendre conscience du fait que, si j’avais été sincère dans mes sentiments de l’époque, sincère dans ma volonté de réparation et dans mon amitié actuelle, cet homme, lui, n’était que mensonge et manipulation.

Il n’y avait rien à attendre de lui à l’époque et il n’y avait rien de plus à attendre de lui désormais.


mercredi 26 juin 2019

Mercredi 26 juin 2019


C’est très bizarre de se relire, des mois plus tard.
De relire toutes ces émotions que l’on a ressenties très fortement, qui nous ont transpercées de part en part.

Ces mots que nous avons vécus, au plus profond de nous-mêmes.
Et qui, des mois ou des semaines après, ne nous font presque plus rien.
Parce que tout a été digéré, compris, intégré.

Les émotions ne sont plus si fortes, plus si tranchantes.
Notre compréhension des événements est différente.
Entre-temps, nous avons changé, grandi.

Nous ne sommes déjà plus la personne que nous étions il y a quelques mois.
Nous sommes déjà autre chose…

J’aime ce regard porté sur mes anciens écrits.
Un regard neuf, différent.
Le vécu est derrière, et il ne reste que ces mots.
Ces mots qui me définissaient autrefois et qui ne me définissent plus désormais.

J’ai relu des choses écrites il y a deux ans, un an, six mois.
J’ai vu l’évolution à travers les pages.
Les choses que je traversais à certaines périodes et que je ne pensais pas pouvoir surmonter… Que j’ai surmonté finalement.

Tout ce que j’ai pensé, tout ce que j’ai fait…

Cette autre moi, cette moi du passé, cette personne qui parfois m’agace, m’énerve, par sa façon de stagner sur les mêmes obstacles, de recommencer les mêmes erreurs.

Cette autre moi que j’admire aussi, pour les décisions qu’elle a prises, le courage dont elle a fait preuve.

Je suis la somme de mes écrits.

J’aime ces retours en arrière qui me permettent de voir les progrès, les évolutions, les changements.
J’ai l’impression d’être si lente parfois, si idiote à d’autres moments.
Il faut se laisser le temps, mais j’étais pressée.

Aujourd’hui je me rends compte de tout le temps nécessaire à certaines prises de conscience, que certaines choses n’auraient pas pu avoir lieu d’une autre façon et n’auraient pas pu aller plus vite.

Car il me fallait vivre d’abord d’autres expériences à côté pour comprendre, débloquer d’autres nœuds, et continuer…

lundi 24 juin 2019

Lundi 24 juin 2019


Une colère froide et calculée vaut-elle mieux qu’une colère brûlante et aveugle ?
Je ne sais pas.

Une colère reste ce qu’elle est : un sentiment négatif.
Il y a le besoin de vengeance et de revanche, la rage qui veut tout écraser sur son passage.

Le simple fait de s’en sortir n’est-il pas déjà une revanche ?

Doit-on s’arrêter à ça, ou peut-on aller plus loin encore ?

Si la justice ne fait pas son travail, et que nous ressentons le besoin de rétablir la balance, que faire ?

Ne croyant en rien, je ne peux pas imaginer une justice divine.

Je crois en la justice de la vie, je crois que tout se paie, d’une manière ou d’une autre.

Mais ça ne me suffit pas. Pas vraiment.

J’ai en moi un dragon qui voudrait cracher son feu.
Et il ne sera pas satisfait tant que ceux qui m’ont fait du mal n’auront pas reçu leur punition, à hauteur de tout ce que j’ai souffert.

Néanmoins, je ne souhaite pas que la violence engendre la violence.
Je ne souhaite pas continuer ce cercle vicieux.

Notre place de victime nous amène à comprendre que tous les problèmes viennent de là : la première violence a engendré toutes les autres, jusqu’à nous… Et nous avons le pouvoir d’arrêter ça, si nous le souhaitons.

Je veux dépasser tout ça et éteindre tous mes feux.

dimanche 23 juin 2019

Dimanche 23 juin 2019


Il arrive que la roue, un jour, se mette à tourner dans le bon sens.
Et parfois, elle a juste besoin d’un petit coup de pouce…

Parler.

Parler, malgré la peur.

Nous avons peur parce que nous connaissons trop de personnes malveillantes, manipulatrices et menteuses.
Nous avons oublié qu’il existe des personnes sympathiques, à l’écoute, prêtes à nous aider.

Nos abuseurs ont tout fait pour nous faire croire que nous étions seul.e.s, ils ont créé cette bulle autour de nous.

Notre isolement a l’épaisseur d’une fine couche de verre, que nous avons trop peur de casser.

Quand une victime sort de sa bulle, brise le silence, elle a un énorme poids sur ses épaules.
Elle a l’impression de prendre beaucoup de risques.
Parler, c’est dénoncer, c’est rendre l’acte réel et faire face au regard de l’autre, à la honte.

Nous nous sentons minuscule et nous avons peur d’être de nouveau écrasé.

C’est dur mais ça vaut le coup d’essayer.
Dépasser la culpabilité, la honte, briser les murs qui nous entourent…

Nous croyons que parler pourrait nous tuer, mais en réalité, c’est le mur du silence qui nous étouffe, et qui nous tuera à petit feu.

La parole est notre arme. La parole, affûtée.

Tant qu’elles sont séparées les unes des autres, les victimes sont perdantes.
Mais une fois qu’elles se trouvent et qu’elles comprennent, le jeu prend une autre tournure.
Et l’addition risque d’être salée…