mardi 27 octobre 2020

Mardi 27 octobre 2020

Le monde dans lequel je vis est fait de pourritures.

Les murs sont noirs, le ciel est gris, les vitres et les miroirs sont sales.

 

Viens dans mes entrailles, voir ce qui s’y passe, quand ils fouillent avec leurs doigts sales et s’amusent avec leurs langues…

 

Regarde leur sourire dégoûtant pendant qu’ils font  ces choses.

Leur visage satisfait…

 

Ouvre mes entrailles, écarte les rideaux, regarde ce qu’ils ont fait de moi.

 

Je me dégoûte.

Mon corps me dégoûte. Il porte en lui toutes les sensations de ce qu’on m’a fait.

La mémoire des doigts qui fouillent, la mémoire des sexes puants, des lèvres dégoûtantes et des sourires satisfaits.

 

Le matin, ma carcasse est si lourde que je peine à me lever.

Mon ventre est douloureux.

Mon cœur chavire sous la nausée.

Je ne veux pas voir mon reflet, parce que je sais qu’il est immonde.

 

Même quand je suis propre, je me sens sale.

Même seule, je sens leurs mains sur moi.

 

Je suis morte, une étrangère à moi-même.

Je me fais peur et je fais peur aux autres.

 

Là dehors, vous voyez les couleurs, mais pas moi.

Les murs restent gris et sales.

Ma peau vomit le monde et la moindre caresse.

 

Je suis avec vous mais je ne suis pas là.

Mon esprit fuit pour éviter la folie.

 

Vous me voyez sourire, vous me trouvez joyeuse. Mais ce n’est pas moi. Ce n’est plus qui je suis.

 

Pourquoi vous ne voyez pas l’enfer qui me traverse ?

Pourquoi vous ne voyez pas les murs gris et les vitres sales ?

 

Dans quel monde êtes-vous ?

Et moi, où suis-je ?

 

J’essaie de le montrer pourtant, j’essaie de vous guider vers moi.

Car de toute évidence, je suis perdue…

Mais c’est comme si j’étais un fantôme. Je hurle dans le vide, je hurle dans le noir.

 

Je suis seule et le soir je dois lutter contre la mort qui m’appelle.

 

Je suis seule je dois lutter pour ne pas les retrouver dans mes cauchemars… ces hommes avec leurs doigts sales qui fouillent mes entrailles.

dimanche 25 octobre 2020

Dimanche 25 octobre 2020

 Le hand me manque.

Le hand m'a toujours manqué.

 

Je suis partie parce que je croyais que tout le monde savait.

Je croyais qu'il leur avait dit... non pas ce qu'il m'avait fait, ou ce qu'il avait fait de moi... mais ce que j'avais "accepté" de faire avec lui...

 

Et j'avais l'impression de sentir leurs regards, leurs jugements, comme si c'était écrit sur mon front.

 

Le hand me manque et, chaque fois que j'ai pensé me réinscrire, je n'ai pas réussi...

 

Parce que l'ambiance du gymnase s'était résumée à Lui.

Parce que l'ambiance du gymnase s'était résumée à Ça...

 

Il m'était devenu impossible d'être sur un terrain sans penser à ça.

 

Le hand me manque aujourd'hui, et peut-être que j'y retournerai un jour.

J'y pense comme ça, en me disant "un jour"... "Après tout ça"

 

Mais je crois que la vérité est plus proche de "plus jamais".

 

Parce que, quand on a vécu ça, on ne revient plus sur le terrain de la même manière.

Parce que c'est toujours là.

Avec la peur que ça recommence.

 

Maintenant, quand je pense "entraîneur", je pense "agresseur".

Quand je vois un entraîneur, je vois un agresseur potentiel...

 

Et je sais que mon problème avec ça est bien plus large, parce que parfois je vois des agresseurs dans tous les hommes.

 

J'ai beau me dire qu'il faut être tordu pour ne serait-ce que penser à faire ce genre de choses... Et que tous les hommes ne sont pas tordus, je le sais... Mais j'y pense quand même.

 

 

Dimanche 25 octobre 2020

Comment passer de la peur de parler à l’envie d’en dire toujours plus…

Une phrase qui résonne en moi ces temps-ci est « Si tu as peur de le faire, alors fais-le ! »

 

Tu vas te sentir honteuse, tu vas avoir envie de disparaitre de la surface de la terre…

Mais la réalité est que, chaque fois, tu en sortiras plus vivante que jamais.

 

Et ça, c’est le début de quelque chose de nouveau…

 

La cage de verre t’enferme tellement que tu ne vois plus rien autour.

Elle se referme sur toi jour après jour, sans que tu t’en rendes compte…

 

Quand tu en arrives au stade où tu étouffes, où la colère te brûle, c’est qu’il faut agir…

 

Pose-toi, et écoute ce que la colère a à te dire…

Elle est en réalité une rage de vivre, une rage de vaincre, une envie d’exister.

 

Alors, parle…

 

Mais ne te sens jamais obligée de rentrer dans les détails si tu n’en ressens ni l’envie ni le besoin.

On peut se raconter, dire, mais pas tout, pas tout le temps, et pas forcément à tout le monde…

 

Parce que l’essentiel n’est pas ce qui est arrivé, mais le traumatisme qui en résulte.

 

L’essentiel, c’est la blessure qui saigne, pas le coup de couteau…

 

Et comprendre juste ça, ça fait du bien.

Les détails sont difficiles, ils sont crus, ils sont horribles.

Tu n’as pas nécessairement envie de dire, et ils n’ont pas nécessairement besoin de savoir… Un jour peut-être, mais peut-être jamais…

 

Et alors, une fois que tu seras sortie du placard, il viendra un moment où tu n’auras plus honte d’être qui tu es et d’avoir vécu ce que tu as vécu.

 

Tu n’auras plus peur de vivre, de dire ce que tu penses et ce que tu ressens.

Tu n’auras plus peur d’exister.

 

Et plus jamais envie de disparaître…

 

vendredi 23 octobre 2020

Vendredi 23 octobre 2020

 Dans la brume chaotique et le froid

S’étale le puzzle de ta vie explosée…

 

Tu couds, tu travailles, tu recolles les objets parsemés.

 

Tu l’exposes sur un mur, pour qu’ils puissent comprendre,

Parce qu’il faut qu’ils sachent.

 

Est-ce qu’il est important, leur regard sur ta vie déchirée ?

Oui. Ils doivent voir. Ils doivent savoir.

 

Et que voient-ils quand ils regardent les morceaux éparpillés ?

Que comprennent-ils de toi, de ce que tu étais ?

 

Et toi, est-ce que tu te comprends toi-même ?

 

Le puzzle recollé sera-t-il comme lorsqu’il était complet et entier ?

Ou bien la photo déchirée sera-t-elle toujours abimée ?

 

Il reste une grande énigme, la question du pourquoi

Pourquoi toi

Pourquoi avoir laissé faire ça

Pourquoi la destruction de ce que tu étais ?

 

Mais même cette réponse ne peut rien satisfaire

Et le puzzle, toujours, conservera les marques

La trace de l’irrésolu, le tourbillon inadmissible.

 

Car c’est un Pourquoi qui n’a pas de Parce que

 Et qui ne doit pas en avoir.

 

Ecartant doucement les rideaux, tu montreras un jour

-enfin-

Celle que tu es, recollée, reconstruite,

Celle que tu as fabriquée avec tes propres mains

Et qui sera désormais

La nouvelle Toi.

 

Ils s’habitueront… Ils s’habitueront à te voir

Telle que tu étais

Telle que tu es

Telle que tu seras désormais.