Elle a peur de la forêt la nuit.
Elle a peur de ce que cachent les arbres, peur des monstres tapis dans l’ombre.
Elle n’aime pas regarder au travers de la nuit
noire. Elle a peur parce que n’importe qui, n’importe quoi pourrait surgir de
n’importe où par surprise.
Elle a besoin de voir l’horizon, qu’aucun
buisson ne lui gâche la vue, rien qui pourrait servir de cachette à l’ennemi.
Même de jour, elle ne va jamais seule en
forêt. Ou alors à vélo, pour pouvoir s’enfuir le plus rapidement possible en
cas d’urgence.
Elle a peur des ruelles sombres, des rues sans
vie.
Elle n’aime pas se promener tard le soir.
Elle a peur quand elle passe devant un groupe
d’hommes un peu trop joyeux et qui semblent avoir un peu trop bu.
Elle a peur de rester seule avec quelqu’un
qu’elle ne connaît pas, d’être enfermée dans une pièce avec un homme qui aurait
du pouvoir sur elle.
Elle a peur des hommes, des signes qu’ils
pourraient mal interpréter. Elle a peur de trop attirer l’attention sur elle,
et que cela lui cause des problèmes.
La plupart du temps, elle s’habille en
fonction de, avec pantalon et gros pull, quand elle veut éviter toute tentative
d’approche, faire comprendre que non, elle n’est pas disponible, ne vous
approchez pas. Ça ne l’empêche pas d’être abordée, draguée, comme si elle était
la plus jolie, la plus douce, la plus sensuelle de toutes les femmes du monde…
Elle a peur de dire non, et que ça ne suffise
pas.
Elle a peur de devoir revivre un jour ce
qu’elle a déjà vécu. Elle sait que si ça arrivait de nouveau, elle deviendrait
folle, pour de bon.
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