En mode « enfant »…
Je ne sais pas quel âge.
Petite fille a envie de pleurer.
Ne voulait pas aller faire les courses.
Je l’ai rassurée.
Je ne sais pas dans quelle mesure nous pouvons
dire que nous sommes séparées, ni dans quelle mesure nous sommes unies.
Je ne sais pas comment se passent les choses.
Je dirais qu’elle a neuf ans, mais ça peut
aussi bien être onze ans.
Pas deux ans, c’est sûr, car la petite de deux
ans est incapable de faire les choses, elle appelle seulement sa maman.
L’âge est-il si important ?
C’est une enfant, et elle est triste, c’est
tout.
Elle a peur aussi.
Elle est moi, et je suis elle. Mais pas tout à
fait non plus.
Elle a envie de pleurer, moi pas.
Elle ne sait pas faire les choses, et moi je
sais. Les courses, la cuisine, la vaisselle, ces choses-là par exemple.
Je lui explique, je la rassure, je fais tout
avec elle.
Nous parlons.
Je dis « Tu vois, tu peux le
faire ».
Elle répond « Oui ».
Mais tout ça, ce n’est pas son rôle, c’est le
mien.
Elle est trop jeune pour se préoccuper de
certaines choses.
Et puis elle veut juste se mettre dans un coin
et pleurer, ne plus exister peut-être.
Il y a tout ce poids qu’elle a sur les
épaules, qui la rend si malheureuse.
Et j’ai l’impression de ne rien pouvoir faire
pour elle.
Juste, être là.
Parfois, elle rit, elle s’amuse, avec moi,
avec mon mari ou avec ma fille.
Parfois, elle oublie le poids des choses.
J’aime entendre son rire, différent du mien.
Enfantin, malicieux, innocent.
Même si elle retourne assez vite à sa
tristesse.
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