Je m’accrochais à ma souffrance, je vivais en
sa compagnie et je ne voyais rien d’autre après elle.
J’ai passé ma vie à chercher la vérité, et
même aujourd’hui je la cherche encore. Je me suis toujours demandée : je
ferai quoi après, quand j’aurais trouvé, quand j’irai mieux ? C’est
l’inconnu total, je n’ai jamais été certaine de pouvoir être heureuse.
Je veux dire, Vraiment Heureuse.
Parfois j’étais décidée à m’en sortir, mais je
replongeais quelques mois plus tard. Le moindre truc qui se passe mal, et tout
bascule… J’étais fragile, contrairement à ce que je laissais paraître.
Je cachais mon état réel à mes proches. Et il
était difficile de jouer ce deuxième rôle, le rôle de la fille qui va bien, qui
n’a aucun problème.
J’ai été contente quand mes proches ont su, je
pouvais enfin cesser de porter un masque. Même si je le fais encore parfois,
pour ne pas qu’ils s’inquiètent trop, je sais au moins que je peux parler
librement quand ça ne va pas.
J’avais du mal à croire qu’une autre vie était
possible, je considérais que toute ma vie était foutue, je voyais la mort comme
ma seule issue.
Qu’est-ce qui a changé ? Je ne sais pas
vraiment. Jusqu’à présent je détruisais tout, ou tout se détruisait d’une
certaine manière. Quand j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, j’ai
compris que les choses devaient vraiment changer si je ne voulais pas le perdre
comme j’en avais perdu d’autres.
Il me fallait choisir la vie pour de vrai,
construire quelque chose, y croire, prendre le risque d’être heureuse, me
battre pour mon bonheur.
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