vendredi 14 juin 2019

Jeudi 14 septembre 2017


J’ai remarqué que certaines personnes préfèrent dire « violence sexuelle » plutôt que « abus sexuel », parce qu’elles trouvent que cela renvoie à d’autres termes comme « l’abus d’alcool » et que dans le cas du viol il ne s’agit pas d’un « abus de sexe ».
Je comprends leur raison et le sens qu’elles donnent au mot « abus ».
Mais ce mot a aussi un autre sens, et il reste important à  mes yeux.
Il y a dans le mot « abus » les notions d’abus de confiance, d’abus de pouvoir. Je considère ces notions perdues dans le terme « violence sexuelle ».
Pour moi, la « violence sexuelle » ne rend pas assez compte de ce qui se joue dans le viol.
Elle ne rend pas compte de ce que j’ai vécu, de ce que je vis. Elle ne raconte pas la perte totale de confiance en moi, en l’autre, la destruction.
Parce qu’il ne s’agit pas seulement de sexe pris par la violence. Il s’agit de bien plus que ça.  Le viol est une prise de pouvoir sur l’autre, une volonté de l’anéantir, de détruire. Le viol c’est transformer le sujet en objet.
Pour moi avec le mot « abus » on a toutes les nuances de ce qui se joue réellement.  Alors que le mot « violence » laisse imaginer des coups, des griffures, des bleus, pour des actes qui se passent souvent en douceur, parce que la victime avait confiance en son agresseur, parce qu’elle avait peur de lui, ou parce qu’elle était enfant et qu’il était adulte…

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