lundi 29 août 2022

Lundi 29 août 2022

 

 

Ces mots que l’on mérite d’entendre,

Ces mots qu’il nous faut intégrer…

 

Tu n’es pas sale

Tu n’es pas de trop

Tu mérites d’exister.

 

Tu as droit au bonheur,

A l’amour,

 

Tu es importante.

 

Juste ces mots…

 

Difficile d’y croire, et de se sentir à sa place.

Difficile de se donner le droit de vivre, pleinement.

Et difficile de s’aimer.

 

Pourtant,

 

Tu n’es pas sale

Tu n’es pas de trop

Tu mérites d’exister.

 

Aime-toi

Et laisse-toi être aimée.

 

jeudi 25 août 2022

Jeudi 25 août 2022

 

Quand on raconte, on raconte les gestes, peut-être les endroits du corps.

Mais surtout, on dit « Ça ».

 

Quand on raconte, on dit :

« J’ai attendu que Ça se termine »

« Et puis Ça s’est terminé »

« J’ai l’impression que Ça a duré longtemps »

 

On ne dit jamais le mot.

Il se laisse deviner.

 

Parfois, le mot sort de la bouche des autres.

« Viol ». « Agression sexuelle ».

 

Oui, certainement, sans doute… Mais de notre bouche, le mot sort rarement.

Même quand on sait, d’après la définition légale.

 

Peut-être parce que Viol ou Agression sexuelle, ça ne raconte rien. C’est froid, chirurgical, ça ne dit pas assez ce qui s’est passé réellement.

 

Nous, on a ressenti des gestes, des mouvements, qui nous ont marqués, traumatisés.

Qui restent écrits sur notre corps, dans notre peau. Gravés dans notre tête.

 

On raconte les gestes, parce que ce sont eux qui décrivent le mieux.

On dit « Ça », parce qu’il n’y a pas d’autre mot, pas de définition possible finalement.

 

Ça se traduit par viol, ou agression sexuelle, peut-être.

 

Mais Ça, c’est surtout la violence à l’état pur, la pénétration de l’intime.

Quelque chose qu’on n’a pas voulu, qu’on a refusé, et qui a forcé le passage, qui s’est imposé à nous.

 

Après Ça, il ne reste qu’un esprit éclaté en morceaux, un corps abandonné de lui-même, une explosion de l’être.

Alors quand on raconte, on ne dit pas vraiment les mots, parce qu’il n’y en a pas pour décrire Ça.

C’est une affaire de sensations avant tout, bien plus que de mots.

 

Les mots que les autres utilisent pour en parler généralement, ou de manière légale, signifient peu de choses et ne rendront jamais compte de que c’est réellement que de vivre Ça.

jeudi 11 août 2022

Jeudi 11 août 2022

 

Est-ce que tu as déjà eu cette impression de t’imposer ?

D’imposer ta vie, tes viols, ton traumatisme, et ton combat ?

Comme si tout ça c’était trop, non seulement pour toi, mais aussi pour les autres…

 

Je crois que je me sens lourde de ça parfois.

Cette impression de prendre trop de place, avec tous mes problèmes, et tout ce que je fais autour.

 

Puisque ce que j’ai vécu est un poids pour moi, je considère que c’est un poids également pour les autres…

Et comment ne pas voir les choses sous cet angle, après les déconvenues et déceptions apportées par la vie ?

 

De ces gens qui nous ont laissés, parce qu’ils ne supportaient pas notre souffrance, de ceux qui nous ont abandonnés parce qu’ils n’acceptaient pas que nous ayons été violés...

 

Alors, face à ceux qui restent, se sentir toujours un peu de trop… Avec l’impression de ne pas mériter qu’ils soient encore là, l’impression d’être comme un boulet accroché à leurs pieds.

 

Pourtant, nous ne sommes pas un boulet.

Nous ne méritions pas de subir ce que nous avons vécu.

 

Les personnes qui restent, elles, ne nous considèrent pas comme « de trop » ou « imposant ».

 

Elles nous aiment, dans notre totalité, quoi que nous ayons vécu, et quoi que nous fassions.

C’est leur liberté de rester auprès de nous, et nous n’imposons rien à personne.

 

J’ai envie de dire que les seuls boulets de la situation, ce sont les violeurs qui nous ont imposé tout ça.

Cette situation avec laquelle il nous faudra composer toute notre vie…

 

Notre passé est ce qu’il est, nous existons avec tout ça.

Et ceux qui nous aiment ne voient pas que notre passé, ils voient la totalité de notre être, les mauvais côtés comme les bons.

 

Notre humanité entière…

Parce que nous ne sommes pas seulement une personne violée. Nous sommes bien plus que ça.

 

Pour eux, nous ne serons pas de trop. Jamais.

 

Et d’une manière générale, nous ne devrions pas nous considérer comme « de trop ».

Notre vie est importante, autant que celle de n’importe qui d’autre.

 

jeudi 4 août 2022

Jeudi 04 août 2022

 

Que vivais-tu il y a très exactement 365 jours ?

 

Où étais-tu ?

Que faisais-tu ?

Que ressentais-tu ?

 

Y avait-il une problématique particulière, qui te préoccupait, et que tu ne pensais pas pouvoir résoudre ?

 

Un an plus tard, que vis-tu ?

Où es-tu ?

Et que ressens-tu ?

 

La problématique est-elle résolue, ou en phase de l’être ?

Y a-t-il eu des évolutions positives, même minuscules ?

 

En te retournant et en regardant ton moi du passé, que voudrais-tu lui dire ?

 

Moi, j’aurais envie de lui faire un câlin, de lui dire :

 

« Je sais que c’est dur, mais ne t’inquiète pas… Parce que d’ici un an, tu as le temps de remonter la pente, de grandir.

Quand on est au fond du trou, on croit qu’on va y rester, que c’est définitif, que c’est foutu…

Mais une année, à elle seule, est peut-être déjà assez longue pour changer le cours des choses.

Ne regarde pas trop loin devant.

Un petit pas par jour suffit.

Et puis un jour, tu te retournes, et tu es à 365 petits pas de ton point de départ. C’est déjà énorme. »