mercredi 14 octobre 2020

Mercredi 14 octobre 2020

Quand on prend du recul, quand on se renseigne et qu’on analyse, on prend conscience du degré de perversité et de dangerosité d’un agresseur d’enfant.

 

Il séduit.

Il séduit sa victime, et il séduit son monde.

 

Il reporte sur la victime la honte et la culpabilité de ses propres actes.

Et par le même coup, il nous vole comme notre identité, notre innocence, notre confiance en l’autre, notre gentillesse…

 

Un vampire de l’âme.

 

On ne voit jamais à quel point on a été manipulé, jusqu’à ce qu’on remarque les effets de cette même manipulation sur les autres.

Jusqu’à ce qu’on prête attention au procédé similaire qui a été utilisé pour nous séduire…

 

On ouvre les yeux, mais c’est trop tard, le mal est fait…

 

Une des grandes réponses à « Pourquoi on parle des années après ? », c’est ce lien que l’agresseur a créé entre nous.

 

Ce lien que nous prenons pour de l’attachement, que nous voulons croire être de l’attachement.

Mais qui n’est rien d’autre qu’une prison de verre pour nous garder sous silence.

 

Tant que nous sommes attachés à notre agresseur, il ne peut rien lui arriver.

Jamais nous ne le dénoncerons, parce qu’on tient à lui et qu’on ne souhaite lui faire aucun mal.

 

Après tout, tout cela n’est peut-être réellement qu’un accident, comme il le prétend…

Ou bien, peut-être qu’il a raison et qu’on a fait quelque chose qui aurait pu lui faire croire qu’on en avait envie…

En tout cas, c'est sûr, c'est de notre faute quelque part...

 

Et puis on n’a rien dit, à personne jamais, et il s’est toujours très bien comporté avec nous, en public…

 

Alors on se tait, on s’enfonce, on ne vit plus.

Pendant que lui vit sa meilleure vie…

 

Jusqu’à ce jour fatidique où on en a marre de tout ça.

Jusqu’à ce jour où on décide que c’est notre tour de vivre, et son tour de s’enfoncer...

 

Parler est important.

Plus on parle, et plus on sort de la prison de verre.

 

Plus on parle, et plus c’est lui qui s’y enferme.

C’était sa prison de toute façon, pas la nôtre.

Qu’il y retourne…

 

 

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