lundi 5 octobre 2020

Lundi 05 octobre 2020

 « Je ne savais pas que j’avais le droit de dire non »

 

Quand une jeune fille de 14 ans se retrouve avec un homme qui lui demande de faire des choses

(Des choses qu’il ne devrait pas lui demander, déjà, pour commencer…)

Quand elle ne connaît pas ses droits les plus élémentaires, comme celui de dire « non », alors elle fait ce qu’elle ne comprend pas, elle le fait même si ça lui fait mal.

 

Est-ce que ça aurait changé quelque chose que je sache que je pouvais dire non ?

Étant donné la situation, je ne crois pas.  Je pense que ça aurait empiré les choses, plutôt…

 

Mais c’était mon droit le plus strict : refuser plutôt qu’obéir.

Dire non à quelqu’un que j’aimais. Dire non, malgré tout.

 

« Je ne savais pas… »

Cette phrase m’a sautée aux yeux quand je l’ai relue.

 

Je ne savais pas, car personne ne m’avait dit, personne ne m’avait prévenue.

Je ne savais pas, car ce n’est pas le genre de situation qu’on imagine, qu’on envisage.

 

Ce n’est pas le genre de chose qu’on raconte à son enfant.

 

On ne lui dit pas « Un jour, peut-être (mais on espère jamais), un homme te demandera de faire des choses… Mais sache que tu pourras refuser ce qu’il te demande, quand bien même tu l’aimerais de tout ton cœur, du plus profond de ton âme. Si tu sens que ce n’est pas bien pour toi, ne le fais pas. »

 

Et alors, quoi, de toute façon ?

Est-ce que les hommes qui font ça aux filles de 14 ans sont du genre à accepter ce « non » ?

J’en doute...

 

« Je ne savais pas… »

Et même si je sais que ça n’aurait rien changé, cette phrase me fait mal au cœur.

Je regarde la jeune fille de 14 ans, je la regarde faire tout ça sans savoir qu’elle avait le droit de refuser, le droit de se faire respecter, le droit de ne pas se faire humilier.

 

Cette jeune fille coincée à tout jamais avec lui, en train de faire ces choses qui lui donnent la nausée.

Et qui me donne à moi aussi, depuis toutes ces années, l’envie de vomir.

 

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