dimanche 31 janvier 2021

Dimanche 31 janvier 2021

 

J’ai l’impression de ne jamais avoir assez de mots pour expliquer ce qui se passe dans le noyau du traumatisme…

 

Le dégoût, la colère, la tristesse, la rage, ces mots sont trop simples, ils ne suffisent pas.

 

L’impression d’avoir été enterré vivant et l’envie de sortir du tombeau.

 

La sensation de ne jamais être la bonne personne à la bonne place.

 

Se sentir de trop, se sentir en dehors de tout.

 

A côté de la plaque, à côté du monde, au point d’avoir besoin de hurler.

 

Invisible, inexistante, monstrueuse, abominable.

 

Sale.

 

L’obligation de vivre dans ce corps avec ce qu’il a vécu et les souvenirs qu’il en a.

 

Avoir comme des poids accrochés à mes pieds, qui m’empêchent d’être libre.

 

Le sentiment d’échouer en permanence.

Échec d’être. Échec de vivre.

 

Je ne vois rien  de positif.

 

Je me sens comme un monstre.

 

Pourtant  je sais que ce n’est pas moi qui suis horrible, atroce, dégoûtante, mais ce qu’on m’a fait.

 

Et il faut encore et encore recommencer cette leçon : tu n’es pas un monstre, tu fais de ton mieux avec ce qu’on t’a laissé, tu es capable de rayonner, bien plus que ceux qui font ce qu’on t’a fait.

 

 

 

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