mardi 2 février 2021

Mardi 02 février 2021

 

On a peur que les gens sachent ce qu’on a vécu, parce qu’on en a honte.

Et la réalité est que l’agresseur a autant peur que nous, sinon plus, que le monde découvre ce dont il est capable.

 

Il faut se faire violence, dépasser toutes nos peurs et la honte d’avoir subi.

Ce sont des peurs construites par l’agresseur, l’agression, et le monde extérieur qui ne s’attend pas à recevoir une telle parole, ou qui ne souhaite pas la recevoir.

 

Parler, se mettre à nu, dévoiler au monde ce qu’on a vécu…

C’est comme mourir à chaque fois.

Je ne saurais dire combien de fois je suis morte ces derniers mois.

 

Mais parler, c’est renaître aussi.

Sortir de la prison, ouvrir les barreaux bien grands, se refaire à nouveau.

 

Il ne s’agit pas de notre secret.

 

C’est le secret de l’agresseur que nous conservons, et qui nous fait du mal.

Tant que nous gardons le secret et souffrons en silence, l’agresseur peut vivre.

Et le monde continue de tourner, à sa façon… mais il ne tourne plus pour nous.

 

C’est notre vie qui est en jeu dans ce silence.

Notre vie dans la balance…

 

Un silence qui arrange tout le monde, sauf nous.

Une vie passée à souffrir, au service d’une communauté qui s’arrange bien qu’on se taise.

Ça leur va, à eux, de ne pas savoir, comme ça va bien à l’agresseur qu’on ne dise rien.

 

Mais on ne peut plus se sacrifier.

Parce que la vie qui est en nous demande autre chose pour déployer ses ailes.

 

La vie nous demande de ne plus rester le poids dans cette balance, de ne plus jouer à cache-cache, de libérer les secrets qui ne sont pas les nôtres, de nous libérer de responsabilités que nous n’aurions jamais dû avoir.

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