Mardi 05 janvier 2021

 

Il y a un tel décalage entre ce qu’ils sont, et ce qu’ils montrent d’eux-mêmes…

Face au monde, ils sont drôles, joueurs, prévenants, souriants. Ils communiquent et n’ont peur de rien.

 

Mais tu sais qui ils sont, et les secrets qu’ils protègent derrière leur sourire… Tu sais qu’ils sont en réalité vicieux, égoïstes, peu aimables, violents.

 

Pourtant, c’est vers toi, victime, que les regards se tournent…

 

Parce que tu es triste, peureuse, désespérée. Tu ne parles à personne et tu manques de confiance.

Parce que tu baisses la tête… C’est toi qu’on regarde bizarrement, c’est toi que l’on juge et que l’on surveille, parce que tu n’es pas normale.

 

Et qui es-tu face à eux, après tout ?

 

Depuis toujours tu fuis, marchant le plus loin possible du monde, le plus loin possible de la vie… Pendant qu’eux continuent à sourire et séduire. Pendant qu’ils continuent de rire comme si tout allait bien, comme si tout était normal.

 

Et ce sourire, comme il est honteux… Parce que rien n’est normal, et ils savent qu’ils sont coupables, tout autant que toi.

 

Mais tu es seule à savoir. Tant que tu te tais, tant que tu rases les murs, et gardes la honte sur toi, leurs secrets sont bien protégés… Et ils peuvent continuer.

 

Ils n’ont pas peur, parce qu’ils savent ce qu’ils font.

Ils savent qu’ils ont soufflé la flamme, et que la vie va se détruire d’elle-même, petit à petit.

Et je me suis toujours demandée, alors, ce qu’ils pouvaient ressentir si l’une de leurs victimes venait à se suicider ? De la joie ou du soulagement ? Mais j’imagine, sûrement pas de la tristesse…

 

Il y a ce décalage horrible entre ce qu’ils sont et ce qu’ils montrent.

Mais il arrive aussi que le disque se raye, il arrive que les autres puissent voir la réalité sous la cuirasse… Et je crois qu’ils voient, parfois. Mais ils s’aveuglent, et c’est comme ça que nous perdons souvent.

Parce que le monde préfère ne pas les voir tels qu’ils sont réellement.