Il arrive qu’on puisse s’expliquer avec nos
agresseurs.
J’ai eu, au cours des années, plusieurs occasions
de parler avec mon entraîneur de ce qui était arrivé.
Chaque fois, je me culpabilisais de revenir sur le
sujet.
Je me culpabilisais de ne pas réussir, malgré tous
mes efforts, à pardonner.
Et puis… J’ai pris conscience un jour du fait que,
définitivement, lui et moi n’étions pas sur la même longueur d’onde.
Il n’a jamais pris complètement sur lui la
responsabilité de ses actes.
Il
m’a dit
« Tu
faisais plus que ton âge »
…
Moi je trouvais que je faisais exactement mon âge.
Il
m’a dit
« Tu
avais l’air d’en avoir envie »
…
J’avais l’impression que ça se voyait bien que je ne mettais pas tellement d’entrain
à ce qu’il me demandait, et que ça se voyait que je n’y prenais pas de plaisir
non plus.
Il
m’a dit
« On
était deux »
…
Mais moi ce jour-là, avec lui, je me suis sentie très seule.
Avec
tout ça, pas étonnant que je n’arrive pas à tirer un trait, tourner la page…
Parce qu’après ce genre de discours, on se sent toujours un peu coupable.
On
se dit, qu’en effet, peut-être, il est possible que…
Et
on répond Excuse-moi, je suis désolée de t’avoir dérangé avec ça, tu as sans
doute raison…
Mais
la colère, au fond, qui gronde NON…
La
colère qui bouillonne, qui veut crier Non, ce n’est pas comme ça que les choses
se sont passées.
Colère
au fond du ventre, qui ronge tout, qui rouille tout en nous. Et le cercle
infernal qui n’en finit plus…
Jusqu’au
jour où on dit Non aux fausses excuses, et Oui à la colère…
Et
là, bizarrement, ça s’apaise au fond de nous, on se sent de mieux en mieux,
comme plus léger.
On
a renvoyé la balle, replacé la culpabilité là où elle devait être : dans
le camp de l’agresseur…
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