Parler ou se taire, vivre ou mourir…
On vit des instants tellement difficiles quand
on sort du silence, à tel point qu’on pourrait avoir l’impression que parler c’est
mourir, et que se taire c’est vivre…
Rien n’est évident, c’est comme traverser le
feu : on ne sait pas ce qu’il y a de l’autre côté, on voit seulement les
flammes.
Je n’avais pas pris conscience de l’importance
de ne penser qu’à soi.
L’importance d’être sans pitié, sans état d’âme
envers l’abuseur ; comme il l’a été envers nous d’ailleurs…
Aucun regard en arrière : on doit juste
passer dans les flammes, ne pas s’occuper de lui…
Je n’avais pas pris conscience de l’état de
guerre dans lequel nous sommes constamment, à l’intérieur de nous-même.
Nous nous battons pour survivre, mais le
secret, le silence, la violence du souvenir, sont des armes incroyablement
puissantes qui nous poussent à la destruction.
Osons parler, et un poignard s’enfonce
profondément en nous.
Il faut se débattre, encore et encore.
Quelqu’un m’a dit cette simple phrase « c’est
très grave, ce qui s’est passé ».
Oui, ça l’est.
Mais cette violence est mon quotidien et je n’ai
plus aucune notion de ce qui est grave ou pas.
Pour moi, se confier, c’est grave ;
demander du réconfort c’est grave ; demander des comptes, parler à la
justice, c’est grave…
Nous ne vivons pas dans le même monde :
ici tout est inversé.
Et il faut s’habituer à la douceur, à la
gentillesse, à l’amour… A ces gens qui nous croient et nous soutiennent, alors
que nous nous sentons si misérable, ne pensant mériter aucune sympathie.
Il faut remettre le monde à l’endroit, et
commencer à s’aimer.
Au moins un peu, car de là découlera tout le
reste…
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