Est-ce que tu penses à moi parfois, dis,
est-ce que tu penses à moi ?
Moi, je pense à toi tout le temps.
Dehors une ombre, un mouvement, pour me
rappeler tout ça.
Dehors la foule qui grouille et moi qui lutte
pour ne pas être touchée par hasard, par mégarde.
Le bruit qui me fait sursauter, les bruits qui
me font peur.
Je suis à l’écoute du vent, à l’écoute des
gens.
J’ai peur qu’on me fasse de nouveau mal.
Est-ce que tu sais que quand j’ai tout
raconté, j’ai eu peur de donner le mode d’emploi pour me faire souffrir ?
Il me faut me tenir solidement quand je me
retrouve seule dans une pièce avec un homme.
Il me faut du courage pour ne pas m’enfuir en
courant.
Est-ce que tu penses à moi parfois, dis,
est-ce que tu penses à moi ?
Quand le soleil brille dehors, que tout le
monde est à la fête, et que je me sens exclue.
Ne m’approchez pas, j’ai été touchée, salie,
marquée au fer.
Je ne fais plus partie de votre monde.
A cause de toi.
A cause de toi.
Et toi, là dehors, tu vis ta vie comme si de
rien n’était.
Mes années de lutte, tu en ris tellement tu me
trouves pathétique.
Tu es odieux tu sais, à jouer comme tu le
fais.
Et eux, ils ne savent pas, tu ne leur as pas
dit ce que tu caches derrière ton grand sourire.
Ton sourire faux aux dents pointues et
tranchantes.
Et qu’est-ce que ça te fera quand ils le
découvriront ?
Qu’est-ce que ça te fera quand ils sauront ?
Et quand toute ta vie, comme la mienne,
tombera tout à coup en lambeaux ?
Est-ce que tu me supplieras ? Est-ce que
tu t’aplatiras, à genoux, me demandant de te pardonner ?
Est-ce que tu t’excuseras enfin, avouant ce
que tu as fait ?
Qu’est-ce que ça te feras quand tous tes
mensonges seront révélés ?
Plus possible de te cacher, plus possible de
continuer à jouer…
Bienvenu dans mon monde, il y a une place pour
toi ici…
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