Déposer le sac à dos lourd de toutes les
souffrances, de toutes les douleurs, et le donner à la justice pour qu’elle le
remette elle-même à l’abuseur… Celui qui, depuis le début, aurait dû porter ce
poids.
Sans ce sac à dos, on se sent plus léger.
Et je me sens plus légère, déjà, même si ce n’est
que le début d’une longue route.
La nuit seulement, la pesanteur me revient.
La nuit, je laisse une partie de moi pleurer,
exprimer sa rage, sa tristesse, sa peur.
Son soulagement aussi, peut-être.
Au petit matin, je me réveille, forte comme si
de rien n’était, je virevolte, je papillonne.
Plus rien n’est impossible, parce que j’ai
traversé le feu.
Ou, du moins, je suis en train de le faire.
Et j’espère ainsi pouvoir briser les murs qui
me séparent du reste du monde.
Le psychologue pensait que j’avais peur de
vivre, mais ce n’était pas ça.
Quelque chose m’empêchait de vivre.
Je m’enterrais dans le secret de ce que j’avais
vécu.
Et pendant que certains de mes abuseurs
vivaient leur vie, je m’éteignais, étranglée par le silence.
Parler me redonne vie.
Et je sais qu’en parlant, je détruis une vie.
Ma vie commence là où celle de mes abuseurs se
termine.
Et c’était ça, depuis le début…
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