jeudi 22 août 2019

Jeudi 22 août 2019



Déposer le sac à dos lourd de toutes les souffrances, de toutes les douleurs, et le donner à la justice pour qu’elle le remette elle-même à l’abuseur… Celui qui, depuis le début, aurait dû porter ce poids.

Sans ce sac à dos, on se sent plus léger.

Et je me sens plus légère, déjà, même si ce n’est que le début d’une longue route.

La nuit seulement, la pesanteur me revient.
La nuit, je laisse une partie de moi pleurer, exprimer sa rage, sa tristesse, sa peur.
Son soulagement aussi, peut-être.

Au petit matin, je me réveille, forte comme si de rien n’était, je virevolte, je papillonne.
Plus rien n’est impossible, parce que j’ai traversé le feu.
Ou, du moins, je suis en train de le faire.

Et j’espère ainsi pouvoir briser les murs qui me séparent du reste du monde.

Le psychologue pensait que j’avais peur de vivre, mais ce n’était pas ça.
Quelque chose m’empêchait de vivre.
Je m’enterrais dans le secret de ce que j’avais vécu.
Et pendant que certains de mes abuseurs vivaient leur vie, je m’éteignais, étranglée par le silence.

Parler me redonne vie.
Et je sais qu’en parlant, je détruis une vie.

Ma vie commence là où celle de mes abuseurs se termine.

Et c’était ça, depuis le début…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire