Il est difficile d’agir contre un abuseur
quand on l’a aimé…
Je suis en pleine dénonciation d’une personne
que j’ai beaucoup aimée et une partie de moi souffre énormément de la
situation, car elle tient encore à cette personne.
J’ai beau savoir que ce sentiment a sans doute
été créé par l’emprise, pour moi il était vrai.
Je l’ai réellement vécu dans mon cœur, dans
mon âme.
Et l’idée de faire du mal à quelqu’un que j’ai
aimé est une véritable torture.
Je me rends compte que moi je pense à lui, à
sa souffrance, mais lui n’a jamais pensé qu’à lui.
Lui et son plaisir sale.
Lui et son besoin que je garde le silence sur
tout ça.
Si à des moments de ma vie j’ai cru qu’il
tenait aussi un peu à moi, je dois désormais me faire à l’idée que rien n’était
vrai, que tout était faussé parce qu’il me maintenait dans le secret.
Il était là quand j’allais mal, quand j’étais
à la limite de le dénoncer.
Et je me confondais en excuses Je suis désolée
de revenir là-dessus, désolée de ne pas y arriver.
Il disait C’est pas grave, je ne t’en veux
pas, je ne t’en ai jamais voulu.
Mais évidemment… Tant que je me tournais vers
lui chaque fois que j’en souffrais, il pouvait maintenir le couvercle fermé, il
pouvait tout faire pour avoir l’assurance que je ne parlerai pas…
Alors nous avions une discussion où il m’expliquait
comment les choses s’étaient passées, et que j’avais l’air de vouloir tout ce
qu’il m’avait fait…
Ou bien il disait qu’il n’avait pas conscience
de faire du mal.
Alors c’est ok, tu vois, tout est arrangé…
Aujourd’hui, je dénonce.
Je dénonce sans m’en référer à lui, mais il y
a cette partie de moi qui en souffre.
La nausée de se dire Je lui fais du mal.
La nausée de se dire Je ne peux pas lui faire
ça.
Eh bien si, tu le peux…
Pense à toi pour une fois. Pense à toi,
libère-toi.
Tant que je garde le silence, je meurs pendant
qu’il vit sa vie.
En parlant, je me laisse enfin la place de
vivre à mon tour.
Je me suis choisie moi, c’est la preuve que j’ai
commencé à m’aimer un peu plus que je l’ai aimé lui. Et ça, c’est important.
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