Océan de solitude et mer de silence…
Avec le psychologue nous avons mis en lumière
le fait que j’ai besoin de raconter mon histoire pour abolir les murs qui me
séparent des autres.
En me racontant, je peux enfin être
authentique, plus libre d’être moi en leur compagnie.
Mais dans un autre temps, je continue de me
sentir sale.
Et je me sens d’autant plus sale après avoir
parlé.
Parce que j’ai l’impression de le sentir dans
leur regard, que plus rien ne sera pareil désormais, parce qu’ils savent qu’on
m’a retiré toute innocence.
Bien sûr, c’est moi qui fabrique cela.
Les gens à qui j’ai parlé se sont toujours, en
réalité, comportés normalement avec moi après.
Ils m’ont toujours bien traitée, et même mieux
qu’avant sans doute, car ils ont l’instinct que me confier ainsi est une marque
de confiance et d’amour.
Alors, c’est juste moi.
Je me sens sale, même quand je fais semblant
d’être comme eux, et peut-être aussi parce que je fais semblant.
Je me sens juste plus libre de me sentir sale
après m’être confiée.
Mais de toute façon, je me sens sale.
Et je passe ma vie à chercher cette innocence
perdue, je cours après.
Quand je la trouve enfin, quand je crois la
saisir, je me rappelle ce que l’on m’a fait, et le voile noir retombe sur moi.
Je ne peux pas dire, expliquer, exprimer ce
que je ressens réellement parce que je ne sais pas s’il y a des mots suffisants
pour ça.
Je ne sais pas qui le comprendra.
Y a-t-il des mots assez forts, même, à dire,
pour répondre à la tristesse infinie qui m’habitent dans ces moments-là ?
Alors je reste plongée dans cet océan de
solitude, je me noie dans une mer de silence.
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